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Message : Re: [typo] R églage de l'approche des caractères

(Jean-François Roberts) - Samedi 19 Avril 2003
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Subject:    Re: [typo] R églage de l'approche des caractères
Date:    Sat, 19 Apr 2003 05:44:07 +0200
From:    Jean-François Roberts <jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx>

Oui... enfin...

La notion de "gris typographique" me laisse rêveur. D'expérience, elle est
maniée par des gens qui sont maquettistes plus que typographes... Si on
s'intéresse au caractère et au message qu'il véhicule, ledit gris n'est de
toute façon plus perçu (et ça me paraît empiriquement établi).

Soyons clairs : si on fait une typo "pratique" (c'est-à-dire pas de
l'édition d'art, mais un roman grand public ou une revue au gabarit
contraignant, avec des textes qu'on n'a pas toujours loisir de charcuter ou
de réécrire sans tronquer le contenu - force est bien d'intervenir sur les
deux variables que sont l'approche de groupe et l'échelle horizontale : ça
permet souvent de gagner (ou "perdre"...) une ligne, voire deux sur un
paragraphe - et donc de caler sa page.

Plutôt que se draper dans une esthétique somme toute inutilisable en
pratique, mieux vaut répondre raisonnablement à la demande raisonnable
initiale : jusqu'où peut-on (raisonnablement, je répète) aller "trop loin" ?

On trouve des réponses dans les manuels. Il y a aussi la question de
certains crénages manuels, en titraille surtout. Qui prétendra que ce n'est
pas de la bonne typo ?

L'idéal serait peut-être de laisser le texte à "sa vie naturelle" ? (Concept
qui ne laisse d'intriguer : quoi de moins "naturel" qu'un texte,
justement...) Mais la réalité de l'édition et de la presse est tout sauf
propice à ce genre de rêverie.

Personnellement, pour des publications "utilitaires,", je vais jusqu'à 95 %,
voire 90 % (mais là le moins possible) en échelle horizontale, et jusqu'à
- 2 (très rarement plus) en approche de groupe - en essayant d'éviter au
maximum bien sûr. Et j'essaye d'avoir un paragraphe homogène, sauf si ça
fait trop étouffant (une ligne ou deux à 90 %, le reste du paragraphe à 95 %
ou 97 %, par exemple). De toute manière, ne jamais avoir 2 valeurs
d'approche ou d'échelle sur une même ligne (oui, ça va encore mieux en le
disant !).



> De : Jean-Pierre Dubois <jypy.dub@xxxxxxxxxx>
> Répondre à : typographie@xxxxxxxx
> Date : Fri, 18 Apr 2003 17:20:18 +0200
> À : <typographie@xxxxxxxx>
> Objet : Re: [typo] Réglage de l'approche des caractères
> 
> Réglage d'approche :
> 
> Ne pas toucher à ça !
> 
> Chaque caractère (normalement constitué) à fait l'objet d'études au sujet de
> ses approches que j'appelle "approche naturelles". Il ne convient pas de les
> modifier, ni en plus ni, en moins.
> 
> ? Si l'on augmente les approches, celles-ci vont rapidement entrer en
> concurrence avec les espaces-mot, cela nuit à la lisibilité par diminution
> de la cohésion du mot (Théorie de la forme du mot que l'on reconnait
> globalement lors de la lecture).
> 
> ? Si l'on augmente les approches cela va diminuer la densité du gris
> typographique de la page.
> 
> ? Si l'on diminue les approches cela va augmenter la densité du gris
> typographique et créer des taches dans la ligne.
> 
> ? Surtout ne pas diminuer ni augmenter au coup par coup d'une ligne sur
> l'autre : le résultat est inesthétique par manque de régularité du gris
> typographique et du rythme de lecture.
> 
> ? Seule exception : pour les lignes très courtes justifiées (à éviter au
> dessous de 30 signes par lignes), ou quand on s'en fout !
> 
> Laissons le texte vivre sa vie naturelle et se lover confortablement dans sa
> justification... Laissons le respirer sans le contraindre artificiellement
> quand d'autres ont pensé aux approches à notre place...
> 
> Cordialement
> 
> jypy.dub
>