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Message : Re: [typo] Re: hRe: typo-cocktails (était : italique des guillemets)

(Jef Tombeur) - Mercredi 19 Novembre 2003
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Subject:    Re: [typo] Re: hRe: typo-cocktails (était : italique des guillemets)
Date:    Wed, 19 Nov 2003 13:59:29 +0100
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>

From: <fidelite@xxxxxxxxxxx>

> >Pas envie d'entrer dans cette logique qui pourrait vouloir, aussi, que
> >j'utilise une pol. d'inspiration fr. pour le fr., et une compatible,
> >d'inspiration ang. pour l'ang.
>
> Heureusement, parce que ça appellerait une Fraktur pour les citations en
allemand.

Oui, et non...
Bien sûr, et c'était là le sujet de l'intervention d'Hector Obalk à
l'Atypi-Lyon (1998), disant ceci en substance : si on a, survolant la calotte
glacière, un Européen, un Américain, un Africain et un Asiatique, et qu'il
soit tenté de choisir une police évocatrice pour chacun. il manquera toujours
une police parachute et l'avion composition finira en vrille.

Ce qui n'empêche que le précepte de n'utiliser que deux à trois polices au
plus pour un texte ou une publication relève de l'approximation pédagogique
(qui énonce l'approximatif en tant que vérité simplificatrice, laquelle sera
affinée ultérieurement, et c'est ainsi qu'une terre ronde pour les petites
classes s'ovalise dès l'ère du secondaire).

Ce sain principe n'est pas un principe saint.
Faire cohabiter du Times, de l'Helv., et une Comics avec des Zaftfino sur une
page de bulletin paroissial mérite une dominicaine inquisition et la
castigation du diacre responsable de la publication.
Mais en fonction de la nature du texte et de son organisation, et du fait que
le choix des polices s'est considérablement élargi depuis le temps de la
photocompo, il y a peut-être moyen d'avoir recours à des légères pas trop
étiques, des demi-grasses peu rondouillardes, des semi-empattées
vélocipédiques (_pédalpoucheuses_ à liséré sans froufrou) et des hémi pas trop
pat'd'éléf.
'Videmment avec un goût papillonesque (de la Ferté, pas la madame) et sans
dispendieuse para-saintsimonienne (le duc, pas le comte) esbroufe.
Encore que. Filochard, Ribouldingue et Croquignol étaient bien assortis tandis
que leurs dames, Manounou, la Castelentoc et la clinquante rastaquouère (que
le _Bébert_ me pardonne d'en faire une transexuelle) de Croquignol s'évitaient
soigneusement.

J'avais imaginé des choses amusantes, comme, pour une longue citation de
Billingsley, utiliser une calligraphique. Mais de longues citations gagnent
souvent à être reportées en annexes (et là, on peut, car la cohabitation des
annexes, surtout séparées par une page blanche, n'entraîne pas de querelles de
voisinage).

Bref, ce qui serait envisageable pour traiter des emprunts et calques
homonymes en diverses langues n'est pas transposable pour disserter de
diplomatie et sur les conflits entre Ottomans, Barbaresques et corsaires
malouins au large des Canaries.
Ce qui fait mentir ou confirme l'adage : à Malouin, hémi-malouinne, à catin,
semi-mondaine, selon qu'on soit à babord ou en tripot, dans la cambuse ou au
poulailler.
Ce qui fera l'objet de mon futur modeste traité de typographie interlope
noctambule dont le gris devra tout à l'obscure clarté des néons reflétée dans
les flaques souillées d'échappements de semi-remorques.
Même Angélini et le Lapin de Mars trouveront ceci d'un goût exquis :
j'escompte tirer le meilleur parti, pour la version en ligne, des ombres
portées du scintillant clignotement des Comics sur des pochoirs
extra-pochtronnes auxquelles s'appliquera un léger effet de transparence
paléo-blanchardienne.
J'espère bien avoir là fourni de quoi me chiffonner de nouveau avec Thierry
Bouche et que le cas fasse virer, comme il se doit, le prochain Typothon au
pugilat.
En cette attente. mes révérences largement dispensées.