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Message : Re: [typo] Lettrine et italique (Jacques Melot) - Dimanche 22 Décembre 2002 |
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Subject: | Re: [typo] Lettrine et italique |
Date: | Sun, 22 Dec 2002 11:24:20 +0000 |
From: | Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Le 22/12/02, à 8:16 +0100, nous recevions de Jean-Philippe Gérard : > > Le 21/12/02, à 21:47 +0100, nous recevions de Jean-Philippe Gérard : > >> >La dénomination officielle qui prévalait lors de la création du site de >> >Tolbiac était Bibliothèque nationale pour les départements restant à >> >Richelieu, et Bibliothèque de France pour le nouveau site. Le nom de >> >Bibliothèque nationale de France provient de la "fusion" des deux >> >entités en une seule. >> >> > > [Jacques Melot :] > > Je n'en sais rien, mais j'en doute fort. Je n'ai jamais vu >> « Bibliothèque de France », une dénomination qui semble d'emblée >> douteuse. Il est douteux en effet qu'on aille donner un tel nom alors >> que celui de « Bibliothèque nationale » existait depuis fort > > longtemps (1792) et avait le même sens. Cela ne tient tout simplement > > pas debout. Ce que je crois bien plutôt, et que je croirai jusqu'à >> preuve du contraire, c'est que ce changement d'usage indu et qui ne >> comporte QUE des inconvénients, est une manière irresponsable de se >> faire petit, toute typique des politiciens sociaux-démocrates de > > l'après-Mitterand. Une France qui serait désormais un pays à tout > > prix comme les autres, qui adopterait l'anglais comme les autres, qui > > féminiserait son langage comme les autres, etc. > > > >Je ne comprends rien aux arguements. [Jacques Melot :] Évidemment, ça simplifie considérablement les choses. Cela dit (avec humour bien sûr), je ne m'attendais pas à être entièrement compris par tous dans mes explications, sauf de ceux qui ont l'occasion de voir la France et de suivre son évolution de l'extérieur. >[...] >[Jacques Melot :] > > > > Pour en revenir à votre explication, j'aurais sans doute dû > > remarquer avant tout qu'elle ne change strictement rien à l'affaire, >> puisque, à vous lire (« prévalait »), cela n'a rien eu d'effectif et >> n'était qu'une possibilité envisagée parmi d'autres. Il n'y a donc >> pas eu non plus la moindre fusion, puisqu'il est impossible de >> fusionner une entité existante avec une entité sans existence. Tourné >> dans les termes adéquats et dans un langage clair non politicien, si >> vous voulez pour appeler un chat un chat, on a changé le nom >> « Bibliothèque nationale » en « Bibliothèque nationale de France », >> un point c'est tout. > >[Jean-Philippe Gérard :] > >Je vous renvoie à "La Bibliothèque nationale de France. Collections, >services, publics. Éditions du Cercle de la Librairie, 2001" > >En 1987, on parlait de BN bis. A cette époque il était envisagé de >rattacher les départements dits spécialisés (manuscrits, estampes et >photographies, médailles et monnaies, musique) à d'autres institutions, >et de recentrer l'activité de la BN d'alors sur les imprimés (livres et >périodiques). Il y a bien eu un projet Bibliothèque de France (EPAD). La >BN continuait de son côté. La réunion des deux projets a donné naissance >à la Bibliothèque nationale de France, nom bien préférable à Très Grande >Bibliothèque. [Jacques Melot :] La BN n'était pas un projet, mais une entité bien réelle et depuis longtemps existante. Il n'y a donc pas réunion (ou fusion) de deux projets non plus. Il y a simplement eu un certain nombre de circonstances (déménagement, etc.) qui se sont terminées sur un changement de nom. Et un changement peu heureux en même temps que symptomatique. C'est peut-être aussi le moment de rappeler qu'un déménagement n'est pas en soi une raison de changer de nom, pas plus qu'une extension en des bâtiments non contigus (ce qui arrive fréquemment aux universités). >[Jacques Melot :] > > > En dehors de l'explication que j'ai donnée et qui je pense est la > > bonne, on ne voit vraiment pas ce qui pourrait justifier ce >> rallongement : il n'y a au monde que je sache qu'un seul >> établissement qui s'appelle ainsi. Le nom « Bibliothèque nationale » >> étant un nom propre connu de toute personne concernée sur la planète, >> cela a fait aussi que dans tous les pays francophones, la >> bibliothèque nationale a naturellement reçu un nom différent, où > > figure d'autres termes, tel l'adjectif « royale » en Belgique. > >[Jean-Philippe Gérard :] > >Grande-Bretagne : British Library. >Belgique : Bibliothèque royale de Belgique / Koninklijke Bibliotheek >van België (http://www.kbr.be). >Espagne : Bibliothèque nationale d'Espagne / Biblioteca Nacional de >España (http://www.bne.es) >Canada : Bibliothèque nationale du Canada >(http://www.nlc-bnc.ca/index-f.html) >Québec : Bibliothèque nationale du Québec (http://www.bnquebec.ca/) >J'arrête la. [Jacques Melot :] Vous pourriez aller vérifier si ces formes ne sont pas récentes, plus récentes que « Bibliothèque nationale ». Il est évident, et c'est ce que j'ai écrit, que « Bibliothèque nationale » étant utilisé pour la nôtre, les Canadiens, Québecois compris, devaient trouver autre chose, comme par exemple préciser qu'il s'agissait de la bibliothèque nationale... de leur pays. Dans le cas de la Belgique, il s'agit d'un changement récent, qui sait, inspiré par le changement français. Voyez par exemple : http://www.belspo.be/belspo/ostc/institut/bra/bra_fr.stm qui, de manière cohérente se termine sur l'adresse : Bibliothèque Royale Albert Ier Boulevard de l'Empereur 4 B-1000 Bruxelles Téléphone : +32.2/519.53.11 ou un lien, en haut, à gauche, de la forme Bibliothèque royale de Belgique, ou seul les deux premiers mots sont sensibles (en tant que lien). Etc. À vrai dire ce lien ne fonctionnant plus, en voici un autre qui le remplace parfaitement : http://www.kbr.be/fulbright/us_info/best_l.htm Dans ce texte en anglais, la Bibliothèque nationale est désigné par « the French Bibliothèque nationale » et non « the Bibliothèque nationale de France ». Même remarque de fond en ce qui concerne la bibliothèque nationale suédoise, Det Kungliga Biblioteket (avec en petit caractères, en dessous, Sveriges nationalbibliotek, la minuscule à national indiquant clairement qu'il s'agit d'une indication, d'une caractérisation descriptive, « bibliothèque nationale de Suède », et non le nom de l'établissement). http://www.kb.se/ Remarquez aussi le respect de la diversité linguistique, avec sept langages proposés, la page d'accueil par défaut étant en suédois (cf. la page d'accueil par défaut de l'Alliance française de Paris, agence « mère » et siège de l'organisation, qui était en anglais, avant mon intervention, il y a quelques années, ce qui, là encore, est tout à fait caractéristique de l'état d'infériorisation qui règne en France). Dans toutes les langues proposés, le nom de la bibliothèque est une traduction du noms suédois officiel, soit : La Bibliothèque Royale Königliche Bibliothek The Royal Library Biblioteca Real etc. De même avec le Danemark, où la bibliothèque nationale s'appelle « Det Kongelige Bibliotek » http://www.kb.dk/ y compris sur la page en anglais, où l'on trouve aussi écrit : « About the Royal Library... », « ... from the Royal Library », et dans l'adresse « © The Royal Library, a part of... », The Royal Library, Slotsholmen Address: Søren Kierkegaards Plads 1... Voyez aussi à : http://portico.bl.uk/gabriel/old/fr/countries/netherlands-fr.html Nom officiel de la Bibliothèque dans la langue du pays Koninklijke Bibliotheek (KB) Nom de la Bibliothèque en anglais, en français et en allemand The National Library of the Netherlands La Bibliothèque Nationale des Pays-Bas Die Nationalbibliothek der Niederlanden En effet, la bibliothèque nationale des Pays-Bas, si l'on estime nécessaire de traduire le nom hollandais, ce qui certainement se justifie la plupart du temps, notamment dans les textes non spécialisés, ne peut guère être désignée que par « bibliothèque nationale des Pays-Bas »... (éventuellement avec une majuscule à « bibliothèque », mais en aucun cas à « nationale », soit dit en passant !). Quant à la Bibliothèque nationale, il n'y en a qu'une : c'est la bibliothèque nationale française qui occupe ce nom depuis le XVIIIe siècle et fait qu'il n'est plus disponible pour une autre depuis. Le passage de Bibliothèque nationale à Bibliothèque nationale de France est bel et bien se faire petit, montrer que, dans son désarroi identitaire, on ne trouve pas en soi la force d'assumer d'être la « Bibliothèque nationale » sans plus de précision, s'aligner, ramener, sur ce point, la France à un pays comme les autres. >[Jacques Melot :] > > > Faites une petite enquête et vous verrez que le cas n'est pas > > isolé ; ce qui l'est plutôt c'est la conn... des politiques français. >> Je pense qu'un seul exemple suffira : celui de la National Gallery > > aux États-Unis. Si vous croyez qu'ils vont aller suivre notre exemple, > > vous vous faites de profondes illusions ! Ce nom n'a effectivement >> rien de critiquable en soi et n'a pas a être changé, en tout cas pas >> pour les raisons invoquées plus haut. À quand le Muséum national >> d'histoire naturelle... de France ? Je vous demande un peu ! > > > > « Qui veut faire l'ange, fait la bête ! » (Un de ces proverbes >qu'on ferait bien de se répéter tout les matins en se levant.) > >US : National Galery [Jacques Melot :] J'ai pensé à la National Gallery of Art en fait (elle bien aux États-Unis), pas à la National Gallery qui se trouve à Londres, mais cela, c'est le moins qu'on puisse dire, ne change rien à l'affaire et nous fournit deux exemples en un. Vous avez donc en Angleterre un British Museum qui côtoie un National Gallery, deux noms aussi fortuits l'un que l'autre dans leur construction, mais néanmoins aussi valables, et qui, dans aucun des deux cas ne nécessitent de modification, ni pour supprimer l'indication de la nation, ni pour l'introduire. Gageons que les Anglais, qui ne partagent ni le désarroi ni les complexes d'infériorité de nos dirigeants n'y changeront rien. >France : Musée du Louvre (et non Musée du Louvre de France) Ici ne figure pas « national » de toute façon, contrairement à Muséum national d'histoire naturelle (un exemple parmi de nombreux autres, en France comme ailleurs !). [...] Jacques Melot >-- >Jean-Philippe Gérard
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- Re: [typo] Lettrine et italique, Jacques Melot (22/12/2002)