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Message : Re: [typo] Livre de Jef Tombeur

(c.e) - Vendredi 27 Février 2004
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Subject:    Re: [typo] Livre de Jef Tombeur
Date:    Fri, 27 Feb 2004 10:30:10 +0100
From:    "c.e" <elis.c@xxxxxxxxxx>

Bonjour,
Pouvez-vous rappeler le titre et l'éditeur de ce livre sur les femmes et
l'imprimerie ? Je serai bien intéressée de le lire .
 Merci d'avance,

C. Elissagaray


le 23/02/04 15:58, Jef Tombeur à jtombeur@xxxxxxx a écrit :

> 
> From: "Alain Hurtig" <alain@xxxxxxxxxxxxxx>
>> Je l'ai lu : je reviens, ETC.
> 
> Merci Alain, ça va droit au coeur.
> 
> Tentons d'élargir...
> L'un des aspects de la typo, c'est que c'est devenu une pratique universelle.
> Ne revenons pas sur la dicothomie visible / invisible.
> Relevons simplement que l'intérêt pour la typo est un peu confiné.
> Et pour résumer, hors des cercles des arts graphiques, l'intérêt est fortement
> scindé.
> Par ex., les médiévistes ne s'intéressent qu'aux manus, les spécialistes de la
> Renaissance qu'à cette période, etc.
> Les autres tirent un peu la couverture à eux, et j'allais dire, à elles.
> Les féministes véhiculent encore parfois que Warde fut embauchée chez Monotype
> parce qu'ils s'attendaient à embaucher Paul Beaujon (pas sûr de l'ortho,
> c'était son pseudo masculin).
> Et, en majorité, vont peu s'intéresser aux ateliers de femmes qui n'auraient
> pas produit des écrits de femmes en priorité ou des écrits féministes en
> général.
> Hormis ITC, qui a fait des coffrets de polices rassemblant des créations de
> femmes, peu d'intérêt spécifique (ce qui est très bien d'ailleurs, on ne
> devrait pas systématiquement s'intéresser aux créations des femmes parce
> qu'elles sont des femmes, mais parce qu'elles excellent en ce qu'elles font,
> mais je pense aussi qu'il y a des particularités créatives dans la production
> des femmes qui mériteraient d'être relevées).
> Les féministes ont aussi été assez rares à s'intéresser aux femmes en tant
> qu'ouvrières de ces métiers (hors Paula McDowell, d'autres, plus les études
> sur l'affaire Couriau). Ce qui les intéressait, c'était l'histoire des idées
> ou des mouvements sociaux.
> Mais on a eu un cas d'étude sur le langage sexué de la typo chez Moxon.
> Avec laquelle je prends quelques distances.
> Je n'en considère pas moins cependant que cette étude a contribué, hors des
> cercles typo, à l'intérêt pour la typo en général.
> Idem un poil pour ce bouquin. Je connais peu de livres sur l'imprimerie
> portant un peu d'attention aux femmes créant des alphabets. Maladroitement
> peut-être, j'ai tenté.
> D'ailleurs, voyez ce que Chatelain relève dans ses _Rencontres typographiques_
> sur le _Typo, qui, quoi, comment_.
> 
> Sur la forme, criticable, je vous l'accorde volontiers.
> Je savais que je n'étais pas de taille.
> En revanche, faire quelque chose de passable, je pense que j'aurais su et pu.
> En Xpress par ex., avec renvoi des notes en fin de chapitre.
> Je préfère encore servir de référence pour ce qu'il ne faut pas faire que
> d'être un autre exemple de ce qui reste acceptable.
> D'autant que c'est un bouquin de vulgarisation.
> D'accord, c'est à double tranchant.
> Mais je crois que cela incitera plus à s'informer sur la manière de bien faire
> qu'à tenter de reproduire stupidement mes erreurs.
> C'est un peu (mais un peu seulement, je n'établis aucun parallèle abusif)
> comme pour le choix du colophon.
> S'il peut inciter des gens à en faire d'assez peu discrets, pourquoi pas ?
> Ils se tempéreront par la suite.
> Oui, nous avons choisi (moi et l'éditeur), entre deux bonnes propositions, la
> moins discrète.
> Eh quoi, après l'écroulement du mur de Berlin, la _fin de l'histoire_, après
> le Bauhaus, la fin de la créa typo non Bauhaus ?
> Non, bien sûr, j'exagère.
> Mais le colophon figé à tout jamais dans la très discrète élégance raffiné et
> cantonné aux livres d'art, à la bibliophilie, je trouve ça un peu dommage. Et
> c'est pour ça que j'assume aussi totalement ce choix.
> 
> Enfin, si ce bouquin contribue petitement à ce que les femmes en général
> s'intéressent un peu plus à la typo, à ce que les femmes des métiers de la
> typo s'expriment davantage, à ce que les hommes traitant de typo s'intéressent
> plus à la production des femmes, je m'accorderai quelques indulgences (et au
> lieu d'aller rôtir en enfer, peut-être aurais-je mérité mon  très long
> purgatoire).
> 
>