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Message : RE : [typo] glou glou

(Jean-Michel Pochet ) - Lundi 29 Mars 2004
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Subject:    RE : [typo] glou glou
Date:    Mon, 29 Mar 2004 15:09:45 +0200
From:    "Jean-Michel Pochet " <jean.michel.pochet@xxxxxxxxx>

Le Moniteur belge est notre Journal officiel depuis 1831, le seul
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-----Message d'origine-----
De : L.L. de Mars [mailto:lldemars@xxxxxxxxxx] 
Envoyé : lundi 29 mars 2004 13:40
À : typographie@xxxxxxxx
Objet : [typo] glou glou


un parfum d'avenir, ouvrons grand les narines:


(Publié dans le n°9 de CQFD, février 2004)

Pour se prémunir définitivement de toute jacquerie, la meute du baron 
Seillière monte à l'assaut des derniers « bastions » ouvriers. Première 
charge : fin novembre 2003, Yves de Chaisemartin, patron du Figaro, 
annonce qu'il quitte le Syndicat [patronal] de la presse parisienne 
(SPP), afin de s'affranchir des contraintes de la convention collective 
du Livre. Quelques semaines plus tard, le 16 janvier 2004, le préfet 
responsable de la publication des Journaux officiels, placé sous la 
tutelle directe de Matignon, annonce à une délégation syndicale des 
ouvriers du Livre la mort programmée des J.O. En bref : perte, à moyen 
terme, de quelque 70 % des tâches de saisie (adieu les typographes !), 
restriction drastique du rôle des correcteurs (dont la fonction devient 
assimilable à celle de calibreurs de tomates), non-remplacement de la 
rotative (comprendre : on ne va pas investir dans une machine promise au

rebut, et donc salut à vous les rotos !). Tout cela au nom de la 
«nécessaire modernisation», car on n'arrête pas le progrès.

D'ailleurs, un nouveau service a été créé, intitulé «de la 
dématérialisation» (sic). Comme quoi la dictature technologique offre 
toujours un excellent alibi pour justifier la régression sociale. Mais 
tout va bien puisque le même jour, le préfet a tenu à rassurer ses 
interlocuteurs interloqués en ces termes : «Ici, nous sommes peu 
nombreux par rapport aux grands régimes à réformer, comme ceux des 
grands services publics tels que La Poste, EDF, etc.» La guerre sociale 
est donc poliment déclarée. Les requins en salivent ostensiblement : 
après la sidérurgie, le textile, les mines, Billancourt, voici venu le 
tour du Livre... en attendant les proies à venir. L'un après l'autre, 
les derniers secteurs fortement syndicalisés et encore capables 
d'opposer une résistance à la contre-révolution sont en passe d'être 
démantelés. Espérant glaner quelques subventions supplémentaires (et, à 
terme, européennes) leur permettant d'assurer la survie de leurs 
permanents et de conserver leur statut d'«interlocuteurs responsables», 
les appareils syndicaux ne réagissent pas, ou peu, ne faisant acte que 
de protestations de façade et de réelle soumission, malgré une 
contestation interne de plus en plus forte.


auteur:	Balito Ascaso