Re: [typo] Les mots des blancs

["Christian Laucou-Soulignac" <fornax@xxxxxxxxxxx>]

Dans un message perso, Foucauld Pérotin me dit :

« Rondinet dit, sur Typo :
>mais nous rappellerons que la bouteille de champ´ dont on
>parle en bas de page n´a pas encore été gagnée...

Christian, c'est un défi qui t'est lancé !
(préviens-moi juste le jour où vous la boirez... ;o) »

Bon...

Postulats de départ sans lesquels aucune réponse n'est possible.

1. La planche présente ici des "plombs" tous fondus sur le même corps.

2. Le graveur en taille-douce a respecté scrupuleusement les proportions des
différents plombs.

Observations.

1. La planche propose un cadratin en a, le "S" en b et de c à g un cadrat et
des espaces qui ne nous intéresseront pas ici.

2. Le dessin nous suggère que la face des plombs la plus proche de
l'observateur est parfaitement perpendiculaire à son champ de vision. En
effet, nous avons affaire ici à des faces rectangulaires et non
parallélogrammatiques.

Solution.

Cette solution ne saurait avoir plus de précision que les indications
chiffrées qui nous sont fournies par le texte.

Intéressons-nous au cadratin. Le texte nous dit que sa hauteur est d'
"environ 8 lignes". Mesurons maintenant les dimensions de sa face
rectangulaire (en mm, par exemple, mais notons au passage que cette unité de
mesure n'existait pas à l'époque). Nous obtenons : hauteur 14,66 mm, largeur
13,50 mm (édition in-4°) ; hauteur 18,50 mm, largeur 16,50 mm (édition
in-folio). L'auteur de ces lignes a la chance de posséder les planches
réelles dans ces deux éditions.

Pour trouver la largeur du cadratin en lignes, il ne reste plus qu'à
appliquer (postulat 2) une simple règle de trois :

largeur en lignes = (largeur en mm x hauteur en lignes) / hauteur en mm.

Soit 7,37 lignes (édition in-4°) et 7,14 lignes (édition in-folio). On se
rend compte ici, donc, que notre postulat 2 postule approximativement
puisque de la planche de l'in-folio (Goussier delineavit, Bernard fecit) à
celle de l'in-4° (Bernard direxit [et Goussier exit]) se note une faible
variation des proportions largeur-hauteur.

Aucun de nos lecteurs n'ignore que le cadratin est de section carrée (c'est
sa définition). La largeur du cadratin ici calculée (sa chasse) est égale à
sa profondeur (son corps). Par transitivité (postulat 1) le corps du "S"
vaut donc entre 7,14 et 7,37 lignes. Un corps ne s'exprime pas en lignes
mais en points typographiques. Dans le système Didot, la ligne vaut 6
points. Donc le corps du "S" vaudrait entre 42 (in-4°) et 44 (in-folio),
disons que c'est, dans l'ancienne dénomination un Gros-Canon.

Christian Laucou

Ceux qui voudront calculer en points Fournier pourront le faire en vertu de
la formule 11 lignes 3 points Fournier = 10 lignes 6 points du pouce
français (Didot).




----- Original Message ----- 
From: "jide" <rondinet@xxxxxxx>
To: <typographie@xxxxxxxxxxxxxxx>
Sent: Thursday, April 21, 2005 4:51 PM
Subject: Re: [typo] Les mots des blancs


> Jef Tombeur wrote:
> > Pas vraiment une nouveauté
> Certes... mais nous rappellerons que la bouteille de champ´ dont on
> parle en bas de page n´a pas encore été gagnée...
>
>  > (tiens, au fait, quand l'ami Rondinet l'avait-il créée, cette page ?
> 1998 ! L´année où l´on a fait croire à un colistier naïf (lors d´une
> soirée "Liste typo") que Rondinet avait connu Gutenberg. Eh ! oui...
>        Amicalement__
>        ___Jean-Denis
>
>