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Message : Re: [typo] Ponctuation des équations

(Thierry Bouche) - Jeudi 08 Mars 2007
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Subject:    Re: [typo] Ponctuation des équations
Date:    Thu, 8 Mar 2007 17:27:02 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

P> Quand un énoncé demande à des élèves de seconde :
P> « Calculer les images par f de 0, 2, 4 et 6 »
P> et que certains calculent l'image de 0,2 ou de 2,4 que penser de la
P> ponctuation ? J'attends l'image de 0.2.4 pour bientôt :-(

C'est un des exemples de différences dues au lectorat : les lecteurs
professionnels interprètent naturellement l'espace après la ponctuation,
comme ça a déjà été dit. Je constate que la plupart des profs du
secondaire utilisent des astuces du genre [1 ; 2,3] et que ça gagne le
supérieur (en même temps que le niveau baisse, les exemples numériques
avec des nombres décimaux montent !). c'est un peu incohérent d'écrire
l'intervalle [a, b] et de remplacer la virgule par un point-virgule
selon les valeurs de a ou b, m'enfin ça n'est pas très grave...

P> Si on a une phrase du type

P> On dresse le tableau de variation de f :
P> tableau

P> je ne vois pas bien ou placer le point final qui devrait figurer.

c'est aussi un bon exemple de ce que je disais dans ma première
réponse : on a l'impression d'avoir le compte rendu sténo d'un cours en
direct, les deux-points représentant le mouvement du bras du professeur
allant tracer son tableau au tableau noir.

Dans un texte, ces deux-points n'ont aucune raison d'être.

La fonction f admet le tableau de variation suivant.

On se reportera au tableau 2.1 pour les variations de la fonction f.

(ce qui permet même de laisser le tableau se placer naturellement sur la
page et n'impose pas de le mettre immédiatement sous la phrase qui
l'annonce, qui pourrait tomber en bas de page impaire, par exemple...)


À lire la réflexion quasi-simultanée de Jean-Luc Blary, j'ai
l'impression que pour lui toutes les équations centrées devraient
relever du même traitement, ce qui assoit plus sérieusement son point de
vue anti ponctuation.

Il y a donc un malentendu : dans de très nombreux textes, des formules
qui sont clairement incluses dans des énoncés sont centrées pour
diverses raisons, parmi lesquelles on trouve la clarté, la lisibilité,
la possibilité de la numéroter pour y faire référence plus tard, ou plus
typographiquement, le simple fait que la formule est trop grosse pour
tenir dans un paragraphe.

Si personne n'envisage de supprimer la ponctuation de la phrase
 Soit A un opérateur borné, on dira qu'il est autoadjoint s'il vérifie
 l'hypothèse B.
je me demande bien pourquoi on devrait la sacrifier dès lors que A ou B
sont remplacés par des notations plus encombrantes.

En revanche, il y a des équations dans des textes de maths qui sont
quasiment à considérer comme des objets autonomes, auxquels on fait
référence comme à des images ou des tableaux de données : il n'est alors
pas nécessaire de mettre de ponctuation (mais il faut quand même
ponctuer la phrase qui l'introduit, comme pour le tableau ci-dessus).



 Thierry