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Message : Re: [typo] Memento de typographie

(Jacques Melot) - Lundi 29 Octobre 2007
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Subject:    Re: [typo] Memento de typographie
Date:    Mon, 29 Oct 2007 20:39:57 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] Memento de typographie
 Le 29/10/07, à 19:06 +0000, nous recevions de Jacques Melot :
 Le 29/10/07, à 18:53 +0000, nous recevions de Jacques Melot :

 Le 29/10/07, à 13:34 -0400, nous recevions de Anne Guilleaume :

Jacques Melot a écrit:
Re: [typo] Memento de typographie
« [sigles qui] s'épèlent » (il est bien connu que les sigles se pèlent comme des pommes). Si, moi, qui notoirement fait beaucoup de fautes d'orthographe, j'ai vu ça, qu'en est-il des gens réellement bons en orthographe ? !
Réforme de 1990...


[J. M.]   Mon Petit Robert électronique, qui date de 2002, pour ce qui est de la protection des droits, ne porte pas trace de cette curiosité, issue de l'Académie et dont les motivations profondes ne sont pas très claires. Si nécessaire, je rappellerai l'existence d'autres bizarreries académiques, telle l'énoncé « en français l'accent a pleine valeur orthographique » pour justifier l'accentuation des majuscules, si mes souvenirs sont exacts. Ou encore, dans la même argumentation, le fait qu'on note une tendance croissante chez les éditeurs actuels à supprimer les accents sur la majuscules pour des raisons d'économie, alors que c'est exactement l'inverse qui s'observe. La suppression des accents sur les majuscules est une convention de longue date qui, à elle seule, ne remet nullement en cause le fait qu'« en français l'accent a pleine valeur orthographique ».

   Pour ce qui est du verbe épeler et des verbes concernés ci-dessous, voyez-vous, ça me fait l'impression qu'on me dit que l'air que je respire est tout d'un coup devenu faux, nocif ou délétère, alors que je continue à respirer normalement non seulement depuis qu'on me le dit, mais depuis les premières années de ma vie.

   Je considère toute réforme normative comme mal inspirée et comme constituant une offense : elles déprécient la langue qui est la mienne, rendant un discours que je crois correct et qui l'a été jusqu'ici autant que possible, tout d'un coup incorrect, ou, du moins, elles m'exposent à des remarques, à des refus, à des jugements injustifiés qui, s'ils émanent d'une personne qui dispose d'un pouvoir peuvent entraîner une injustice. Ce que propose l'Académie n'est, certes, pas à proprement parler normatif, mais le fait est que cela est très facilement pris comme tel et interprété de travers, avec les conséquences possibles que je viens de signaler.

   Les réformes de l'orthographe sont de manière générale possibles à mettre en application que lorsqu'elles sont devenues inutiles.

   Jacques Melot


[J. M.]   S'il faut faire un choix entre « épèlent » et « épellent », je pense que le second s'impose, puisque c'est celui qui entraînera le moins de réactions négatives ou simplement étonnées. Elle continue d'ailleurs à être correcte au yeux-mêmes de l'Académie.

   J. M.


[J. M.]   A l'instant même, je reçois dans un autre forum un lien vers une page où l'on peut lire : « l'ouvrage paraitra à l'automne 2007 ». S'agissant de l'annonce faite par un champion de la langue française, moi qui ne le suis pas, je me vois très naturellement pris d'un doute à propos de ce « paraitra » sans accent circonflexe sur le i et me rend illico - encore heureux que j'ai un ordinateur à portée de main - sur le site de l'Académie. Là, il faut que je cherche et cherche, utilisant entre autres la fonction de recherche de mon navigateur pour trouver... que le verbe paraître ne fait pas partie de ceux concernés par la réforme. J'ai d'ailleurs arrêté avant d'en avoir acquis la certitude, tant il est vrai que je n'ai pas à perdre de temps avec ça. D'autres, plus nombreux, n'iront même pas consulter le site de l'Académie, voyant simplement là une faute.

   Dans cette remarque se trouve, plus encore si on la développe, une grande partie de ce qui fait l'inanité des réformes de l'orthographe, qui, certes, partent d'un bon sentiment, mais qui, en définitive, ne sont pas applicables. C'est comme l'ordre impeccable fait par un tiers dans le désordre organisé, datant de plusieurs années ou décennies d'une bibliothèque ou d'un bureau : malgré l'ordre rigoureux théoriquement souhaitable, on n'y retrouve « plus rien », sinon par hasard ou perdant beaucoup de temps. Un grand défaut des Français est de se laisser facilement séduire par ces constructions satisfaisantes pour l'esprit qui ne débouchent sur rien de réalisable.

   Jacques Melot




§
5. Verbes en -eler et -eter
 
L¹emploi du e accent grave pour noter le son « e ouvert » dans les verbes en -eler et en -eter est étendu à tous les verbes de ce type.
On conjugue donc, sur le modèle de peler et d¹acheter : elle ruissèle, elle ruissèlera, j¹époussète, j¹étiquète, il époussètera, il étiquètera.
On ne fait exception que pour appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l¹usage.
§
http://www.academie-francaise.fr/langue/orthographe/regles.html#regles