Re: [typo] Le roi Papier est mort ; vive le Roi !

[Philippe Jallon <philippe.jallon@xxxxxxxxx>]

Le 13 janv. 09 à 16:21, Eric Angelini a écrit :

> Amazon frappe un grand coup avec son Kindle
> LE MONDE | 12.01.09 | 14h49  *  Mis à jour le 12.01.09 | 14h49

Oui, certes, mais tu as oublié l'essentiel de l'article : il s'agit  
là d'une traduction. Autrement dit, ce qui est peut-être pertinent  
outre-Atlantique ne l'est pas du tout ici (amha).

> Le Kindle, le lecteur électronique nomade lancé par Amazon, se vend  
> comme des petits pains. A Noël, il y a eu rupture de stock.

Le Kindle ne se vend pas « comme des petits pains », puisqu'il est en  
rupture de stock. Et sauf erreur de ma part, Amazon a omis de  
mentionner les chiffres de vente. Donc méfiance.

Le Kindle ne peut pas être vendu tel quel en France, à cause de son  
clavier Qwerty (même inconvénient en Belgique et en Suisse ?) et de  
sa non-connexion à un FAI local. Donc, les Sony (PRS-700 et surtout  
PRS-505), Cybook et iRex en'ont rien à craindre pour l'instant. Sauf  
une guerre des prix... qui n'est pas le créneau habituel d'Amazon.


> Amazon essaie d'imiter Apple, dont l'iPod et la boutique de musique  
> en ligne bon marché et conviviale remportent un franc succès.

Le parallèle est certes intéressant, mais il existe de notables  
différences. La principale différence réside dans le prix des «  
consommables » : très faible en MP3, trop onéreux en format de  
lecture oculaire. Un point commun, toutefois : le Kindle et l'iPod  
coûtent cher.

Le passage d'Apple aux fichiers MP3 non verrouillés fait partie des  
enjeux intéressants à observer, même s'il est difficile de comparer  
le sonore et le lisible.
(En attendant le déplombage chez Apple, on peut déjà acheter du  
déplombé en toute légalité chez 7digital.com)


> Il faut aussi prendre en compte la vente des livres électroniques.  
> Si chaque propriétaire de Kindle achetait deux livres à 10 dollars  
> chacun par mois et avec une marge de 15 %, le Kindle rapporterait  
> 330 millions de dollars de profit. Si l'on confronte ce chiffre aux  
> 9 milliards de dollars évoqués plus haut, alors "l'effet Kindle"  
> serait valorisé 27 fois les bénéfices annuels attendus. Un  
> multiplicateur coquet, mais tous ceux qui n'ont pas cru en Apple et  
> en son iPod vous le diront : ce n'est pas forcément une vue de  
> l'esprit.

Ce raisonnement est biaisé.
D'abord parce que le livre électronique ne remplace pas  
systématiquement le livre papier ; le lecteur continue par conséquent  
d'acheter l'un en plus de l'autre.
Ensuite parce que rien ne dit que les chiffres avancés seront au  
rendez-vous, même si l'on sait que les lecteurs compulsifs composent  
une minorité agissante des possesseurs de liseuses ; et rien ne dit  
que ces chiffres seront au rendez-vous sur le long terme (effet de  
nouveauté).
Enfin parce que rien ne prouve qu'Amazon saura préserver un  
quelconque leadership sur le marché des liseuses, dont les modèles  
sont amenés à se démocratiser en nombre, en qualité et en prix --  
mais on ignore encore si ça se fera à court terme ou à moyen terme.

Et meilleurs voeux à toi ! ;-)

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Philippe Jallon