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Message : [typo] Re: Plomb, GLM et autres sujets (était "Fantaisies typographiques" et "Le coup de dés") (CLS) - Jeudi 23 Février 2012 |
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Subject: | [typo] Re: Plomb, GLM et autres sujets (était "Fantaisies typographiques" et "Le coup de dés") |
Date: | Thu, 23 Feb 2012 23:11:19 +0100 |
From: | CLS <cls@xxxxxxxxx> |
Le 23/02/2012 16:47, Thierry Bouche a écrit :
En tant que pataphysicien, je ne puis que me rendre devant cette apologie du cas particulier.Bonjour, Le mardi 21 février 2012 à 16:20:25, CLS CLS écrivit : C> Des ouvriers, de tous temps et en toutes disciplines, il y en eut C> de bons, de médiocres et de mauvais. Les bons produisaient du bon C> travail, et les mauvais, du mauvais (truisme). truisme erroné : il y a de mauvais ouvriers bien encadrés qui produisent du bon travail, et des bons infatués ou paresseux qui font du mauvais les 3/4 du temps... On l'aura compris, ma petite réflexion reproduite ci-dessus était une plaisanterie à froid. Les liens que je donne en note permettent de se consoler (la Göttingen est la plus chouette à mes yeux). Cela dit j'en ai vu (pas touché) réellement 2 et demie. La Mazarine en 1972 (année du Livre !) et en 2000 celles du Gutenberg museum à Mainz (une complète et un tome dépareillé). J'y ai vu également la 36 lignes, elle est quand même vachement plus belle !C> Il suffit de se rendre dans un musée ou une bibliothèque et de C> demander à consulter la bible à 42 lignes attribuée à Gutenberg C> pour s'en convaincre pour se convaincre que toutes les demandes ne sont pas satisfaites, plutôt ! C> (**) paradoxe ! Oui. Et l'on ne peut, là, qu'incriminer le papier. La faute à Louis-Nicolas Robert et à la chimie du papier qu'on n'a pas su maîtriser à peu près correctement avant les années 1960 (environ).C> L'impression aux encres grasses obtenue à partir de typo plomb est C> pérenne. C'est pire que ça : l'impression au plomb fait rentrer l'encre dans le papier. Comme l'encre est basique, on trouve des livres du XIXe siècle dans lesquels il ne reste guère plus que le texte, le papier étant retourné à la poussière... Pas tout à fait juste. L'encre, dans une impression offset pénètre le papier qui n'est rien d'autre, au fond, que beaucoup de vide (disons d'air) avec un peu de fibre autour. Elle tente de remplir le vide, c'est la façon la plus simple et la plus rapide pour elle de sécher. Quand elle est obligée de rester en surface à cause d'un papier apprêté (couché ou autre), elle sèche plus lentement par oxydation (à moins d'ajout de siccatif qui accélère la chose) mais, avantage certain, offre une meilleure densité de couleur.L'impression offset dépose l'encre en surface, donc l'effet est moins saisissant, mais sur un bon papier, c'est probablement compétitif. Elle est poussière et retournera à la poussière... nous sommes bien d'accord. Quant aux impressions type jet d'encre, leurs densités pâlissent à la lumière même si la chimie des encres utilisées a fait de grands progrès.L'impression laser dépose une résine à la surface du papier et la fait cuire pour qu'elle s'accroche aux aspérités dudit papier. A partir de ce moment-là, le papier va tout faire pour expulser cette verrue statique alors que lui vit au rythme de l'hygrométrie. Pas toujours vide de sens. On peut toujours essayer de trouver du sens à un jeu s'il amuse au moins celui qui joue. Mais vide de contenu, assez souvent, c'est certain.C> Typographie non conventionnelle. C> Elle ne date pas d'hier et nous est arrivée aujourd'hui pas encore C> trop essoufflée. On la fait remonter au Coup de désmallarméen C> (1897) mais que dire de Laurence Sterne et de son Tristram C> Shandy(milieu 18e), de Nicolas Cirier (fin 18e, début 19e) et de C> ses Apprentif administrateur et L'Œil typographique, sans parler du C> Roti-cochon et de tous les autres ouvrages anonymes d'apprentissage C> de la lecture. Mallarmé «invente» une poésie spaciale et impose une C> typographie en conséquence, il sera suivi par nombre de poétereaux C> du 20e siècle. Si je puis me permettre, je trouve qu'il y a justement là un bât qui blesse : ce sont des poëtes ou littérateurs qui ont explosé le langage de la typographie pour faire quelque chose de nouveau, à une époque où la technique ne facilitait pas vraiment l'opération. Aujourd'hui ce sont surtout des graphistes qui s'amusent à des jeux généralement vides de sens. Difficile à faire, cette comparaison, dont le premier élément est une manière d'anthologie du jeu typographique avec des travaux de nature et de portée très différentes (un fourre-tout à la Peignot, quoi !) et le second une œuvre poétique majeure... Disons que proposer une telle comparaison n'est pas de jeu. :-)On peut s'amuser (ou se consterner) à comparer la totale platitude de _Typoésie_ aux _Cantos_ d'Ezra Pound, par exemple. La Cantatrice chauve, comme toute œuvre théâtrale, n'existe (ou ne devrait exister) que pour être incarnée sur une scène (je l'ai vue un certain nombre de fois à la Huchette...) La version papier qu'en a donné Massin, dont je reconnais (car je suis un type plutôt honnête) qu'elle constitue un livre-étape dans la petite histoire de la conception typographique, n'en est qu'un affadissement, un peu vulgaire parfois. Kitch aussi, oui. Mais la pièce d'Ionesco l'est un peu également dans son absurde poussé à l'extrême.À la limite, on aimerait pouvoir comparer une mise en scène de théâtre avec la mise en page de Massin (dont la _Cantatrice_ n'est tout de même qu'un objet kitch). Là où le bât blesse, pour moi, c'est lorsque le typographe ou le typographiste (voire l'illustrateur) pousse l'auteur sur le côté pour se placer devant et l'éclipser. Quand il y a résonance c'est parfait, quand il y a volonté (consciente ou non) de déni voire seulement de minoration, on touche à la faute grave, presque au criminel. Même si le travail est regardable et bien construit. Christian Laucou
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- [typo] Re: Re: Re: Re: Plomb, GLM et autres sujets (était "Fantaisies typographiques" et "Le coup de dés"), CLS (23/02/2012)
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- [typo] Re: Plomb, GLM et autres sujets (était "Fantaisies typographiques" et "Le coup de dés"), Pascal Marty (23/02/2012)
[typo] Re: Le coup de dés, Jacques André (20/02/2012) [typo] Re: Le coup de dés, Didier Pemerle (20/02/2012) [typo] Re: Le coup de dés, Didier Pemerle (20/02/2012)