Re: [typo] De côtes et d'Azur

[Didier Pemerle <didpem@xxxxxxx>]

Le propre d'une convention, c’est d’être acceptée ou non — c’est un  
contrat, en somme. Les conventions orthotypographiques sont ce  
qu'elles sont, plus ou moins bien connues, plus ou moins aménageables  
ou interprétables, mais quand on travaille pour l’édition, on  
s'engage, me semble-t-il, à les adopter : on signe le contrat. De  
cela il découle que le « pourquoi » n'est pas pertinent dans cette  
affaire. On ne demande pas à une partie contractante pourquoi on a  
signé avec elle et on ne se demande pas si on a signé ou non. De cela  
encore découle l’idée admissible que, comme Blaise Pascal conseillait  
de le faire à qui voulait se convertir, il faut commencer par  
effectuer les bons gestes, les gestes qui prouvent qu'on est du  
bâtiment de l’orthotypographie, et qu'ensuite, si on est porté à la  
spéculation, on trouve à ces gestes des motivations, des  
justifications qu’on transforme nécessités et en causes expliquantes.  
Toutefois, c’est un fantasme ou une façon de parler. Certes, sur  
cette liste, tout le monde trouve des explications causales à tout,  
et moi (pas) le premier, mais je crois que quand on prétend que telle  
chose s’écrit de telle façon « parce que » ceci ou cela, on fait du «  
pourquoi » et du « parce que » un emploi métaphorique ou, plutôt,  
inconsciemment ironique, puisqu’il n’existe, en fin de compte, aucune  
nécessité à noter la langue de telle ou telle façon, d’employer les  
capitales pour réaliser les majuscules, de changer de dessin de  
lettre pour noter une langue étrangère, etc. Et comme il n’y a aucune  
nécessité matérielle à tout cela, raconter une petite histoire ou  
élaborer un petit raisonnement pour doter un effet contingent d'une  
cause dont il n'a aucun besoin est du presque pur divertissement.
C’est mon opinion, je vous la donne pour ce qu’elle vaut, et ce  
qu’elle vaut, c’est ce que vous en ferez.
D.

Le 13 mai 13 à 17:19, stephane-lamek@xxxxxxxxxxx a écrit :

> Bonjour la liste,
>
> Je me permets de poser deux questions à la docte liste, dont l'une  
> porte sur un sujet
> abordé en novembre 2007.
>
> QUESTION 1. — Nicolas Larderet demandait s'il fallait composer 1)  
> Provence-Alpes-Côte
> d'Azur, avec un traidunionnage irrégulier, ou 2) Provence-Alpes- 
> Côte-d'Azur, traidunionné
> jusqu'au bout.
>
> En gros, la réponse, c'était : Regarde ton dico, tu verras que la  
> bonne manière, c'est la
> une. Va pour la une, surtout si « Little Bob » et « Larousse » sont  
> de conserve sur le
> sujet.
>
> Mais... pour quelle raison ?
>
> La raison serait que « Côte d'Azur » tout court ne prend pas de  
> div ? Mauvaise raison, à
> mon avis. Le nom que l'on écrit, c'est le nom propre d'une région  
> administrative qui, en
> tant que tel, porte des composés qui forment un tout. Invoquer «  
> Côte d'Azur » tout
> court, ce serait comme invoquer une mère Michèle Alliot-Marie pour  
> dire qu'on ne peut pas
> traidunionniser ainsi une « rue de la Mère-Michèle-Alliot-Marie  
> »... Ce serait invoquer
> Bernard Trucmuche pour dire qu'on ne peut pas traidunionniser la «  
> société Bernard-
> Trucmuche »... Mauvaise raison, donc, me semble-t-il.
>
> Et puis, « Provence-Alpes-Côte d'Azur », ça me dit que Provence- 
> Alpes-Côte serait d'Azur.
> Ça me semble bancal.
>
> Dites-moi pourquoi j'ai faux, s'il vous plaît... Si j'ai faux.
>
> QUESTION 2. — Il y a unanimité pour écrire « Côte d'Azur ». Mais  
> pourquoi pas « côte
> d'Azur » ? Une piste fournie par une correctrice du « Monde » : ça  
> ne désigne pas une «
> côte » mais une région touristique. Vous êtes d'accord avec ça ?
>
> Bien à vous...
>
> Une messagerie gratuite, garantie à vie et des services en plus, ça  
> vous tente ?
> Je crée ma boîte mail www.laposte.net
>
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