Archive Liste Typographie
Message : Re: [typo] J'ai facile

(Laurence Michel) - Vendredi 02 Septembre 2016
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: [typo] J'ai facile
Date:    Fri, 2 Sep 2016 18:31:27 +0200
From:    Laurence Michel <pourlaurence@xxxxxxx>


Le 02/09/2016 à 18:10, Jean Michel Pochet a écrit :
Pourquoi éliminer "j'ai facile" alors que "j'ai chaud" existe ?
Au hasard : « J'ai chaud » ne demande pas de complément.
« J'ai facile », si j'ai bien compris dans quel sens l'emploient nos amis wallons, serait suivi d'un complément ? « J'ai facile à (ou pour) apprendre les langues étrangères », par exemple ?

Pour un Français, ça sonne bizarrement, en effet :-)

Laurence




-----Message d'origine-----
De : typographie-request@xxxxxxxxxxxxxxx [mailto:typographie-request@xxxxxxxxxxxxxxx] De la part de Francoise Labio
Envoyé : vendredi 2 septembre 2016 16:22
À : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
Objet : Re: [typo] Goethe

Bonjour à tous,

Je me permets une petite intrusion.

Je me suis inscrite sur la liste un peu par respect fraternel.  Mon frère Bernard en était membre et j’ai trouvé, après son décès, que la liste était très intéressante.  Je suis nettement moins savante dans ce domaine que la plupart de ceux qui l’animent...

A moitié belge de Bruxelles (administrativement) et française du Sud-Ouest (par la famille de mon père), j’ai, depuis toujours, été confrontée en douceur aux différences dans nos façons de nous exprimer.

Septante et nonante, que je trouve nettement plus simples que quatre-vingt-dix-sept par exemple… Mais aussi, nous disons rideau quand les Français disent voile, tenture quand vous dites rideau, essuie de vaisselle quand vous dites torchon, torchon, voire loque, quand vous utilisez serpillère, mot que nous utilisons également mais surtout quand nous « pinçons » notre français.

Pour un Bruxellois, votre serpillère, notre torchon peut devenir la « loque à reloqueter », ce qui amusait prodigieusement une amie français installée à Bruxelles et que les expressions de sa femme de ménage enthousiasmaient.  Je dois reconnaître que le bruxellois est particulièrement savoureux pour qui peut en apprécier quelques subtilités.
Quand « Evidemment ! » devient « Non, peut-être ?! », cela devient surréaliste et j’aime assez.

Avec savoir et pouvoir, je reconnais que c’est plutôt indigeste et je partage l’avis du Français installé à Bruxelles et qui n’a jamais pu s’y faire.  Cela m’arrache les oreilles.  Le pire, selon moi, traduit directement du flamand, c’est « j’ai facile » ou « j’ai difficile » pour « j’ai des facilités ou des difficultés" mais j’ai également entendu ces horreurs sur France Inter…  Est-ce notre influence ou seulement un lamentable raté ?  Je l’ignore mais je ne peux m’empêcher de le soulever.

Il n’en reste pas moins que la langue française, avec ses subtilités géographiques, est pour moi synonyme de vie et de respiration.

Bonne fin de semaine à tous, comme disent les Québécois !

Françoise Labio


Le 2 sept. 2016 à 10:56, Yoann LE BARS <yoann@xxxxxxxxxxx> a écrit :


	Salut à tous !

Le 02/09/2016 à 08:42, Jean-Luc BLARY a écrit :
pour les anglicismes, je ne vois pas…
	J’ai très souvent entendu des wallons dire « sorry » plutôt que « 
désolé ». L’utilisation de « drink » également – j’ai notamment reçu
une invitation à un « Christmas drink de Noël », que j’ai trouvé
poétique et qui m’a fait me demander si on pouvait faire un Christmas
drink de pâques, par exemple. On peut également se voir proposer un « 
lift ».

	L’utilisation de « postposer » a été sources d’incompréhensions pour
moi. En effet, dans la norme de l’Académie française, cela signifie
placer un élément d’une phrase après un autre en modifiant l’ordre
canonique. Cependant, en Wallonie je l’ai entendu à la place de « 
différer », c’est-à-dire qu’il est utilisé comme le verbe anglais « to
postpone ». Cela dit, comme je suis surtout habitué à l’anglais, j’ai
l’impression qu’il s’agit d’un anglicisme, mais ça peut bien être un
flamanisme.

	D’ailleurs, c’est intéressant car, tant pour le cas de « postposer »
que de « to postpone », il me semble que le mot est dérivé des termes
latins « post » et « pono », qui donne « postpono », soit « placer
après ». Cela dit, cette étymologie est une hypothèse de ma part, ce
n’est pas à prendre pour argent comptant. Si cette hypothèse est
correcte, c’est vrai que ça pourrait tout simplement relever d’une
évolution différente des usages.

	Je ne vais pas prétendre faire une liste exhaustive, je ne suis pas
certain que ce soit le lieu et je crains que ça devienne rébarbatif.

	À bientôt.

--
Yoann LE BARS
http://le-bars.net/yoann/
Diaspora* : ylebars@xxxxxxxxxxxxxxx

La liste Typo — discussions typographiques Les archives :
https://sympa.inria.fr/sympa/arc/typographie
Désabonnement :
<mailto:sympa_inria@xxxxxxxx?subject=unsubscribe%20typographie>




---
L'absence de virus dans ce courrier électronique a été vérifiée par le logiciel antivirus Avast.
https://www.avast.com/antivirus



La liste Typo — discussions typographiques
Les archives : https://sympa.inria.fr/sympa/arc/typographie
Désabonnement : <mailto:sympa_inria@xxxxxxxx?subject=unsubscribe%20typographie>