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Message : Re: [typo] Noto : une police pour 800 langues

(Philippe Jallon) - Lundi 10 Octobre 2016
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Subject:    Re: [typo] Noto : une police pour 800 langues
Date:    Mon, 10 Oct 2016 12:19:10 +0200
From:    Philippe Jallon <philippe.jallon@xxxxxxxxx>

> Le 10 oct. 2016 à 11:51, Thierry Huwart <thuwart@xxxxxxxxx> a écrit :
> 
> Beaucoup de liseuses offrent un rétroéclairage depuis quelques années maintenant (Kobo Glo, Kindle Paperwhite, Bookeen FrontLight).

Aucune liseuse de dispose de rétroéclairage.

Rétroéclairage = éclairage par-derrière.

Aucune liseuse – contrairement aux tablettes et ordinateurs – ne s'éclaire par-derrière, de même qu'aucun livre papier ne s'éclaire par-derrière.

Les liseuses récentes disposent toutes d'un éclairage latéral. Quelques modèles plus anciens disposaient, en option, d'un éclairage par-devant (avec loupiote, accessoire que l'on nommait jadis… liseuse).


> C’est une des raisons de mon achat, plutôt que faire chambre à part. En outre, l’éclairage est beaucoup plus doux que celui d’une tablette dont la lumière « selon les experts » frappe la rétine

Ben voui, c'est comme si ont braquait une lampe en direction des yeux. Ça les esquinte, même si des tablettes de très bonnes qualités ne gênent pas certaines personnes qui n'ont pas les yeux fragiles.


> et gênerait la production de mélatonine (autrement dit, empêche de dormir).

Ça c'est autre chose ; si j'ai bien compris, il s'agit d'une production excessive de lumière bleue.


> Ce ne sont pas les mêmes produits, ni la même autonomie (une liseuse se recharge une fois par mois environ), ni le même usage.

Ça dépend des liseuses, de leur utilisation et du rythme de lecture.

Une liseuse sans lumière intégrée ni connexion à internet permet de lire un ou deux mois si l'on ne lit qu'un demi-heure ou une heure par jour.

Dès lors qu'on utilise un modèle avec éclairage intégré, que l'éclairage est réglé au maxi plutôt qu'au mini, que le temps de lecture excède une heure par jour et que l'on ait l'habitude de se connecter à internet… dans ce cas, il faut recharger plusieurs fois par semaine. ;)


> Quant aux fontes, il est possible de les choisir dans le système, ou de les inclure dans un epub (cela dépend des éditeurs).

Les inclure c'est une chose. Faut-il ensuite forcer la liseuse à utiliser les fontes embarquées.

Sur ce point précis, je me demande quel est l'intérêt, pour le lecteur, que les fichiers numériques soient alourdis par l'éditeur avec des fontes disponibles en standard, par exemple le Times ou le Garamond (pour des textes sans technicité particulière).
 

>  A noter que Kindle ne supporte pas le format epub, raison pour laquelle j’ai écarté ce produit (je possède un Kobo dont je suis très satisfait).

Si le livre n'est pas plombé par un verrou numérique (DRM), on peut fort bien convertir un epub en azw3 et le transférer sur sa Kindle, le tout grâce à une appli gratuite nommée Calibre (googler calibre ebook).

Les ennemis du verrou numérique utilisent aussi Calibre et un adjuvant miracle pour faire, euh, des miracles (googler les termes idoines). ;)))


> Même si j’achète toujours de nombreux livres et disques/CDs, car j’aime avoir le produit en main, il y a un glissement net vers la lecture « en tant que service » et les liseuses sont moins un produit qu’un « business model. » Elles intègrent le téléchargement d’ouvrages (normalement protégés par chiffrement, ce qui peut être problématique quand on perd sa liseuse).

Problématique aussi quand le vendeur dépose le bilan. J'ai connu pareille avanie il y a quelques années.


> Malheureusement, le support de CSS varie fort d’une liseuse à l’autre.

C'est à dire que la qualité de confection des fichiers CSS varie du tout au tout en fonction des prestataires. D'aucuns, parmi les plus connus, se ont fait de l'étron numérique leur grande spécialité.


> Il convient de rester simple pour avoir un résultat pérenne et flexible entre les liseuses.
> https://github.com/kobolabs/epub-spec

La marque Kobo est notoirement connue pour trafiquer ses epub, soi-disant pour le plus grand bien des utilisateurs. Je boycotte.


> « S’agit-il d’une volonté de faire moderne, de gommer les frontières entre le livre papier et le livre numérique? Si tel est le cas, c’est à mon sens une erreur. »
>  
> Entièrement d’accord avec vous, même si je songe à faire le contraire J

On peut fort bien aimer lire sur papier ET sur liseuse. Pour des motifs aussi louables les uns que les autres.

Mais c'est vrai que le numérique déculpabilise le lecteur et le non-lecteur !
Car primo, les lecteurs de prose leste ou nunuchissime ne voient plus le regard du voisin les juger.
Et les pénates du non-lecteur ne se distinguent pas de ceux du lecteur en 100 % numérique : plus de bouquins sur les rayonnage, tout tient dans des outils que l'on n'expose pas à la vue des visiteurs.
(Ce qui, allons savoir pourquoi, me rappelle cette formule, « Un sot qui ne dit mot ne se distingue pas d'un savant qui se tait. »)


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Philippe Jallon