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Message : Re: [typo] Rencontre du 4e type (LISTES-PERSO(gmail)) - Dimanche 25 Décembre 2016 |
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Subject: | Re: [typo] Rencontre du 4e type |
Date: | Sun, 25 Dec 2016 09:47:13 +0100 |
From: | "LISTES-PERSO(gmail)" <lucbentz.listes@xxxxxxxxx> |
Le 23/12/2016 à 09:25, Oriet Amalric a
écrit :
Cela se discute. Pour les académiciens (derrière Vaugelas), c'était fixer le français de Cour (le «bon usage») pour l'aristocratie — du reste, on n'avait rien à faire. Pour les libraires-imprimeurs de la Renaissance (non sans débats houleux), c'était l'affirmation du français comme langue «noble» pour l'écrit (cela eut à voir avec le mouvement de réforme puis les débuts du protestantisme, mais aussi à l'affirmation de l'État par rapport à l'Église). Le modèle de Robert Estienne s'est imposé (mais les débats de cette période-là ont été à la fois passionnés et passionnants), parce qu'il correspond à la tradition (et à la force de la latinitas) et aux habitus langagier de Cour.Yoann LE BARS a écrit : «… je juge douteux qu’un groupe non représentatif puisse durablement modifier la langue ». C'est marrant, parce que dans les grandes lignes, je pense exactement le contraire. Selon moi, l'essentiel des modifications importantes sur les langues parlées en France (la totalité ?) est le fait de petits groupes influents et non représentatifs de l'usage dominant du moment (académiciens via leur dictionnaire, imprimeurs-typographes des premiers temps, grammairiens normatifs, enseignants et pédagogues ayant imposé le « français standard » dans les écoles de la République…) La grammaire normative est venue d'abord de la grammaire latine (Lhomond, avant que d'écrire une grammaire française). Quant au français standard de la IIIe République, il découlait des graphies de l'Académie et de Littré s'appuya sur des lexicographes peu soucieux (pour de multiples et convergentes raisons) de s'appuyer sur la norme. Et quand, à la fin du XIXe siècle, le philologue Gaston Pâris, membre de l'Académie française, tenta de faire évoluer les graphies, le Parti des ducs y mit mon ordre en englua le quai Conti dans un dramatique fixisme qui culmina avec cette figure de proue réactionnaire — dans tous les sens du terme — que fut Abel Bonnard. Sans doute la massification de l'enseignement (engagée dès le milieux du XIXe siècle et culminant avec Jules Ferry) nécessita-t-elle de s'appuyer sur une langue normée (au sens industriel avant de l'être au sens sociolinguistique), parce que cela nécessité de faire bouger davantage de monde élèves et professeurs, mais aussi les familles progressivement passées par le moule scolaire. Les tentatives de Georges Leygues ne sont pas allées au-delà des tolérances sur les examens. Et l'on sait à quelles difficultés s'est heurtée et se heurte encore la retouche DGLF de 1990 avec des cheminements lents. Bien cordialement et bonnes fêtes à toutes et à tous. Cordialement, Amalric Oriet
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- Re: [typo] Rencontre du 4e type, (continued)
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- Re: [typo] Rencontre du 4e type, Yoann LE BARS (24/12/2016)
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Re: [typo] Rencontre du 4e type (article du 16 12 2016 de Bd Voltaire), Schiavetta Bernardo (20/12/2016)
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