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Message : Re: Regrets (eternels ?) (fr.comp.pao)

(Francis CHARTIER) - Lundi 24 Mars 1997
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Subject:    Re: Regrets (eternels ?) (fr.comp.pao)
Date:    Mon, 24 Mar 1997 13:37:29 +0100
From:    "Francis CHARTIER" <f.chartier@xxxxxxxxxxx>

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De : Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxxxxxxxxxx>
A : TYPOGRAPHIE Distribution List <typographie@xxxxxxxx>
Objet : Re: Regrets (eternels ?) (fr.comp.pao)
Date : lundi, 24 mars 1997 02:16

<coupé>

>Pour conclure, je dirais que l'un des problèmes est que nos codes ne sont
>plus adaptés. Pas dans leur contenu (enfin, pas trop), mais dans leur
>conception : ils sont destinés à des professionnels, comme mémento de
>règles dont ils sont censés connaitre le principe. Or, ceux qui composent
>(voire, mais plus rarement, ceux qui mettent en pages) les textes sont de
>plus en plus fréquemment des profanes. 

Vaut-il mieux un amateur éclairé désireux d'apprendre, ou un professionnel
imbu de son bagage et sclérosé ? Je travaille à 90% pour des imprimeurs,
prompts à se prévaloir de leur passé de "vieux typo", mais incapables pour
la plupart de faire la différence entre Peignot et Optima...
Quant à apprécier les blancs d'une page ou à juger du corps de la
titraille, il ne faut quand même pas trop leur en demander. Trop souvent,
ils justifient la définition "Un imprimeur n'est qu'un barbouilleur de
papier".
Quant aux compositeurs, ils se sont égayés dasn la nature avec le dépôt de
bilan de toutes les grandes boîtes de compo ayant raté le virage de la PAO.
Il reste donc les PAOîstes (Dieu que c'est laid !), dont une certaine
partie essaie d'apprendre les règles et les usages. Et pour ceux-là, c'est
dur : il n'y a pas en France de cours, voire même de sensibilisation à la
typographie dans le cursus scolaire "normal". Les écoles professionnelles
sont d'un niveau déplorable : j'ai bossé pendant quelques mois sous les
ordres d'une responsable PAO d'une école professionnelle d'Angoulème, qui
maîtrisait mieux le clavier d'une Photocompo Berthold que d'un Mac.
Il ne nous reste donc qu'à galérer, à ramer. C'est bien à raconter dans les
banquets d'anciens combattants, c'est gratifiant pour l'ego, mais c'est un
peu fatigant quand il faut faire tourner sa boîte en même temps, et qu'il
faut produire.

>Nous avons donc besoin de codes plus
>explicatifs, qui donnent les justifications des usages. Un vide que les
>Perrousseaux ne comblent encore que très partiellement.

J'ai du mal à comprendre que les 40 perclus sous la coupole ne comprennent
pas que le combat pour la langue française passe également par la défense
de la typographie, et donc son enseignement. Elle devrait être enseignée,
au même titre que l'ortographe et la grammaire.


Olivier Randier - Experluette
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