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Message : Interlignage (+ reactions a d'autres messages)

(Thierry Bouche) - Jeudi 27 Mars 1997
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Subject:    Interlignage (+ reactions a d'autres messages)
Date:    Thu, 27 Mar 1997 15:42:07 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Interlignage », Jacques André écrit :
 > Je n'ai sans doute pas été clair dans un message précédent ou 
 > plutôt ai apporté une certaine confusion en parlant de corps 12/14
 > qui voulait dire un caractère de corps 14 dont l'oeil correspond à la
 > taille d'un oeil de corps 12.
 > C,a n'a rien à voir avec le fait d'utiliser un interlignage de 14 avec
 > un caratère en cops 12 (ou d'utiliser un interlignage supplémentaire
 > de 2 points avec un caractère de corps 12).
 > 

je ne comprends pas ce que tu veux dire. Qu'on m'arrête si je me
trompe. Au temps du plomb, le corps, c'est la hauteur du bloc de bois
sur laquelle la lettre est fixée, la chasse sa largeur. les quatres
côtés de ce rectangle s'appellent des talus (d'approches latéralement,
de pied et de tête verticalement).

mettre une lettre de corps douze sur un bloc de bois de corps
quatorze, c'est relativement équivalent à interligner 14 un (vrai)
corps douze, non ?

Le rapport que ces notions ont avec les usages de la PAO (et la
question que je pose) est de savoir si ce qui est déclaré pour le
corps est l'espacement _naturel_ (visuellement optimal dans une
justification « normale ») entre les lignes de base (donc l'équivalent
du corps en bois/plomb) ou l'espacement _minimal_ entre celles-ci pour
que les hampes d'une ligne ne rencontrent pas les jambages d'une
autre. Il me semble que la notion de corps a dérivé de la première
notion (par défaut, on n'interlignait pas au temps du plomb) à la
seconde (on interligne toujours au temps de la pao). Ou, dit
autrement, le concept de corps a été supplanté par celui
d'interligne. 

Ce n'est qu'une hypothèse, j'aimerais votre avis.


   Thierry Bouche.       -----       thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx
          http://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~bouche/

Au fait, le poinçon, c'est ce que le dessinateur réalisait, dans un
métal dur, qui permettait de faire  des moules (ou matrices) en
l'imprimant d'un coup de marteau dans un métal plus tendre, les
types en plomb étant alors coulées dans ce moule et ne s'appelant
donc pas des poinçons. 

Au fait (bis) le fait de jouer toutes sortes de jeux avec des espaces
négatifs date en fait de la photocomposition (de même que l'idée qu'on
peut obtenir un succédané d'italiques par des jeux d'optique, ou
comprimer, élargir ou agrandir un caractère en déplaçant/inclinant le
film), il est amusant de constater que postscript n'a rien apporté de
nouveau sous le soleil de ce point de vue, sa FontMatrix ne proposant
que des transformations « optiques » sur la forme des lettres. La
nouveauté sous le soleil, c'est les multi-master (ou les pures
bidouilles metafont ;-).

Au fait (2) je n'aime pas du tout brody (trop germanique, d'ailleurs
vous ne trouvez pas la musique de bach de « trop gros oeil », surtout
comparée à celle de scarlatti, et son gris musicographique trop dense
?) mais je suis souvent soufflé par les mises en page de david
carson. Ça reste cependant strictement inutilisable hors du slogan ou
de la  page kitch ou tape à l'oeil de type magazine ou pub
branchée. C'est une typographie antinomique de la lecture.

Au fait (3) la tyrannie du beau ou du nouveau n'a plus beaucoup de
sens en cette fin de siècle où tous les beaux (et tous les nouveaux,
donc y compris ceux devenus anciens) cohabitent dans le désordre d'une
immense mise à plat.