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Message : Re: Structuration et methode de travail

(Philippe JALLON) - Mercredi 03 Décembre 1997
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Subject:    Re: Structuration et methode de travail
Date:    Wed, 3 Dec 1997 19:21:31 +0200
From:    Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>

Paul Richaureau a écrit, Jean-Pierre Lacroux lui a répondu :

>> Il faut bien voir que la plupart des écrits
>> imprimés aujourd'hui ont un temps de vie très courts ! C'est aussi une
>> des raisons qui poussent les gens à ne pas soigner leur travail.
>----
>Qu'en pensent les journalistes, les salariés du « Livre » et les
>éditeurs de journaux ?...
>

Paul Richaureau confond durée de vie de l'écrit et laps de temps imparti
pour le produire. La durée de vie d'un écrit n'a rien à voir avec sa
qualité rédactionnelle ou graphique : je connais d'excellents quotidiens et
de très mauvais trimestriels - et inversement ! En revanche, le résultat
final variera selon qu'on y consacre suffisamment de temps ET de moyens
(sans parler de la compétence du correcteur, parfois fort discutable).

Dans notre société dominée par le fric (Olivier Randier ne se trompe pas en
l'affirmant), les entreprises ont tendance - ou sont forcées - à compresser
deux « paramètres » : d'abord le personnel, puis le temps par employé.

Réduction du personnel. « Le Monde » était naguère connu pour la qualité de
son expression écrite ; on y trouve maintenant les pires coquilles, car le
nombre de correcteurs n'y est pas suffisant.

Réduction du temps par personne. Tout correcteur normalement constitué
reconnaîtra qu'un texte doit, en principe, faire l'objet de DEUX passages
sous ses fourches Caudines. Faute de moyens, la plupart les éditeurs (de
presse comme de livres) font désormais l'économie de la deuxième relecture.

Et parfois, cumul des deux. Dans mon journal, par exemple, on a supprimé le
poste de correcteur - qui, d'ailleurs, n'a jamais été créé :-)
C'est donc votre serviteur - jadis correcteur - qui se coltine la relecture
de ses propres textes (ce qui est une pure hérésie, je vous l'accorde). Et
comme je n'ai pas le temps de passer la deuxième couche, je dois me
contenter d'une seule relecture. Il m'est arrivé, dans des cas extrêmes, de
faire totalement l'impasse sur plusieurs pages d'affilée.
Impasse ou pas, on se doit de relire au moins une fois deux éléments
essentiels de l'écrit : la « une » (dans l'édition, la première et la
quatrième de couverture) et la « titraille » (titres, chapôs, intertitres,
accroches, légendes, titres courants, etc.).
Il semble toutefois que ce dernier précepte soit remis en cause chez
certains. C'est ainsi que le récent supplément « multimédia » d'un grand
quotidien français a, semble-t-il, décidé de ne... rien relire du tout !


Philippe JALLON	panafmed@xxxxxxxxxxx
Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique
(magazine mensuel / monthly publication)
Adresse / Address
10, place du 19-Mars-1962 - 93100 Montreuil - FRANCE
Phone/fax : +33 1 55 86 06 06