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Message : Re: accents et capitales

(Jacques Melot) - Lundi 05 Janvier 1998
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Subject:    Re: accents et capitales
Date:    Mon, 5 Jan 1998 11:20:37 +0000
From:    Jacques Melot <melot@xxxxxx>

 Le 1/5/98, à 1:21 AM +0000, nous recevions de Olivier RANDIER :

[...]
>
>Une chose est sure : si la FAQ de la liste voit le jour, son tout premier
>article sera consacré à cette question. J'ai encore répété, aujourd'hui
>même, que les capitales devaient être accentuées (mon interlocuteur avait
>l'excuse d'être arabe, mais il avait aussi appris le contraire à l'école).
>
>Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
>		http://perso.wanadoo.fr/thierry.vidal/
>Claviers et scripts WorldScript translittérés pour faciliter la composition
>des langues est-européennes, du grec et du cyrillique.


   Cher Olivier,

   bien que je sois entièrement d'accord avec vous sur la nécessité
d'accentuer les capitales, comme la plupart des abonnés à TYPO je suppose,
il me semble qu'il vaudrait mieux éviter d'écrire « devaient » et employer
plutôt « devraient » dans le texte précédent.

   En effet, nous savons tous que l'accentuation systématique des capitales
n'est pas l'expression de l'usage, mais une décision récente résultant d'un
consensus. En employant le conditionnel, vous feriez passer le même
message, mais en vous donnant plus de chance d'être suivi par les indécis :
beaucoup n'aiment pas ne pas avoir le choix. Simple question de psychologie
(que vous pourrez me retourner à l'occasion !  Voyez à quel point un coeur
vaillant peut prendre des risques, d'autant plus que ce que j'écris en ce
moment va rester dans les archives).

   Amicalement,

Jacques Melot, Reykjavík
melot@xxxxxx

N . B.   Pendant que j'y pense, autant que je m'en souvienne, jamais il n'a
été fait une distinction entre accent et signe diacritique dans les débats
concernant l'accentuation des capitales. Pourtant, le signe placé sur le u
dans « où » n'est pas un accent à proprement parler, ni sur le a de « à » :
il s'agit de signes diacritiques destinés à distinguer des homographes. Une
règle implicite à peut-être été d'accentuer les voyelles portant un accent
(ss. stricto) en bas de casse et non les « à » et « ù ». C'est bien ce que
l'on constate en ce qui concerne « à » (sauf dans des cas spéciaux,
dictionnaires, etc.) et, si je ne me trompe, le « ç » en début de phrase ou
après une ponctuation forte. Toutefois, je me demande si l'usage n'a été
aussi de ne pas conserver l'accent circonflexe à l'initiale (écrivait-on
« Etre ou ne pas être, telle est la question » ou « Être ou ne pas être,
telle est la question » ?  À vos Shakespeare, chers collègues !).
   L'islandais est constellé de signes diacritiques (usage extrêmement
fréquent de á, é, í, ó, ú, y accent aigu, ö) qui sont tous des accents au
sens strict du terme (ils indiquent tous une modification de prononciation,
souvent le passage à une diphtongue lorsqu'il s'agit de l'accent aigu :  á
est prononcé a-o, ó est prononcé o-ou, etc., ö est prononcé eu, etc.). Les
capitales sont toujours accentuées et l'ont toujours été dans les textes
imprimés aussi loin que l'on remonte dans le temps. Les machines à écrire
ont, depuis leur apparition en Islande, toujours permis d'écrire ces signes
sur les capitales, de même qu'elles comportaient le digramme soudé « æ » en
bas de casse et en capitale (Æ).