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Message : Re: Asterix et obelix (fut : la dague et la croix)

(Jean Fontaine) - Mercredi 07 Janvier 1998
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Subject:    Re: Asterix et obelix (fut : la dague et la croix)
Date:    Wed, 7 Jan 1998 10:22:19 -0500
From:    "Jean Fontaine" <jfontain@xxxxxxxxxxx>

Jacques Melot écrit :

>   Ma conclusion était qu'en anglais le terme technique pour désigner la
>croix était « obelisk » et celui pour la double croix « diesis ». Dans
>l'Oxford English Dict. on trouve également le synonyme (du premier)
>« obelus », plur. obeli, tiré du latin (médiéval) obelus, lui-même tiré du
>grec obelos, broche à rôtir.

Une broche à rôtir le sanglier?

>il ne fait aucun doute dans mon esprit que R. Goscinny avait
>connaissance de ce fait et qu'il l'avait en vue lorsqu'il à choisi de
>nommer ses héros Astérix (- ;  donc maigre) et Obélix (+ ;  donc gros) :
>telle est l'origine de ces deux noms.


J'ai terminé dernièrement la lecture d'une récente biographie de Goscinny
mais, malheureusement, si on raconte la genèse des deux personnages, on
n'explique par le choix de leur nom.

Dans une biographie d'Uderzo, celui-ci dit : « Le seul vrai Gaulois que nous
avions en mémoire était Vercingétorix. Les noms de nos Gaulois se
termineraient donc, comme le sien, en -ix. Astérisque, obélisque, à bras
raccourcis, panoramique et assurance tous risques ont donné la première
cuvée. Nous avons pensé qu'il serait astucieux que le nom du
personnage-vedette commence par la lettre A pour être en tête des listes
alphabétiques. Nous avons choisi Astérix. [...} J'avais dessiné Astérix
selon les canons traditionnels des héros forts en torse. L'idée de René
était opposée. Il voulait réaliser un antihéros. Astérix serait un nabot,
aussi perceptible qu'une ponctuation. »


Au départ,  Goscinny ne voulait pas qu'Astérix soit accompagné d'un
faire-valoir, mais il s'est incliné devant Uderzo qui s'est entêté à faire
imposer Obélix. C'est finalement Obélix qui devint le antihéros, alors
qu'Astérix est un héros pur, sans défaut, sans peur et sans reproche.

J'aimerais bien croire que Goscinny connaissait ce lien
astérisque-obélisque. C'était un homme cultivé, mais n'oublions pas que les
élucubrations de certains exégètes le faisaient bien rigoler...


Jean Fontaine
(En passant, ma boîte s'appelle Druide informatique...)