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Message : Re: Inutile orthotypographie? (Alain Hurtig) - Jeudi 26 Février 1998 |
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Subject: | Re: Inutile orthotypographie? |
Date: | Thu, 26 Feb 1998 08:04:24 +0100 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx> |
At 18:16 -0500 25/02/98, JD Rondinet wrote: > Bien au contraire : je puis, d'une majuscule ajoutée ou retranchée >-- et qui ne débuterait ni une phrase ni un nom propre, > Cela étant, il faut reconnaître que cette question des capitales est une des plus compliquées qui soit. À lire et relire la « marche » de l'IN, c'est la bouteille à l'encre... Mais Jean-Denis et Jean-Pierre vont nous codifier tout ça, non ? Par ailleurs, on se heurte parfois aux usages de telle ou telle profession. Typographiquement, je ne vois aucune raison de noter « Bib. Mun. de Romorantin » pour une référence de manuscrit (seule le nom de la ville doit en comporter, je pense). Ça m'a valu de belles engueulades de codicologues acariâtres :-) et ignorant du « Bel art ». La capitale permet donc, entre autres, de discriminer un nom propre d'un nom commun (« en Corse, ça se corse : l'État y est dans un sale état », « Qu'elle est belle, la Vilaine », on peut jouer longtemps comme ça), mais aussi un concept d'un organisme particulier (« La Faculté nous enseigne que.. je l'ai appris à l'université de Paris-I »), un lieu général d'un lieu singulier et unique, fût-il hypothétique (« Il voulait aller au-delà de l'Au-delà »), etc. Et autorise à « magnifier » un mot, comme le note Jean-Denis (mais cet usage emphatique semble s'être perdu au XXe siècle chez les littérateurs, non ?) Voilà de nouveaux exemples à l'appui de la thèse selon laquelle la majuscule et la capitale ne sont pas des signes équivalents (même si le glyphe est _généralement_ le même, en tout cas pour la grande capitale). Bref, la capitale est porteuse de sens, d'où l'importance de la relecture et de la correction micro-orthotypographique. N'en voir qu'au début des phrases et des noms propres, c'est négliger le sens des mots (« Occupez-vous du sens, les mots s'occuperont d'eux-mêmes », a dit un logicien qui n'était visiblement pas typographe). Mais, sans vouloir jouer au petit sémiologue (de comptoir), qu'est-ce qui n'est pas porteur de sens dans la typographie D'un chef d'oeuvre littéraire, on peut faire un texte médiocre (à l'aide de marges iméciles, de gris foireux, de caractères volontairement inadaptés) si on a envie d'« assassiner » l'auteur ou l'éditeur. On peut aussi réhausser un texte pas très bon avec une belle mise en pages - exactement comme un vin bas-de-gamme devient bien meilleur si on le verse dans un verre à dégustation, type Impitoyable. > Et je peux, d'un italique bien placé, éviter des procès, des duels, >des suicides ! > Ou en provoquer, ce qui est quand même plus rigolo :-))). Alain Hurtig mailto:alain.hurtig@xxxxxx ------------------------------------------------------------------------------- Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit de sommeil et il n'y paraîtra plus. Brigitte Fontaine
- Inutile orthotypographie?, JD Rondinet (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Alain Hurtig <=
- Re: Inutile orthotypographie?, Bernard Lombart (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Jacques Andre (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Bernard Lombart (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Jean-Pierre Lacroux (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Bernard Lombart (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Jean-Pierre Lacroux (26/02/1998)
- Re: Inutile orthotypographie?, Bernard Lombart (27/02/1998)