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Message : Re: Nombre idéal de caractères par ligne?

(Thierry Bouche) - Lundi 11 Mai 1998
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Subject:    Re: Nombre idéal de caractères par ligne?
Date:    Mon, 11 May 1998 10:35:05 +0200 (MET DST)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: Nombre =?ISO-8859-1?Q?id=E9al?= de =?ISO-8859-1?Q?caract=E8res?= par
 ligne? », Jean-Pierre Lacroux écrit : «
» Ce qui est frappant dans la plupart des études consacrées au « nombre
» "idéal" de signes par ligne », c'est que l'on y privilégie un critère :
» la vitesse de lecture. C'est bien connu, en toutes circonstances, le
» dessein essentiel du lecteur est d'en terminer au plus tôt. 

Remarque intéressante, ô combien !

Est-ce le seul ? N'y a-t-il pas aussi une notion d'« appétit » de
lecture ? (une feuille a4 couverte de lignes longues, sans marges, ne
donne vraiment pas envie, non ?)

Mais précisément, cela signifie-t-il qu'il y aurait une typo pour les
journaux (dont le but est d'accéder le plus vite possible à l'info qui
_m_'intéresse, donc usage de gras pour les balises, etc.) pour les
documents (les ouvrages de référence, les manuels, etc. : là je ne
saute plus mais je veux pouvoir en tirer une synthèse personnelle dans
les plus brefs délais)  et les oeuvres littéraires (pour beaucoup
d'entre elles, la vitesse de lecture est néfaste) ? 

Cela sans parler du problème spécifique des mots croisés, des parties
d'échec et des rubriques « tricot ».

De fait, beaucoup de plaquettes utilisent un caractère très grand
(genre 14 points) : on pourrait penser que c'est un artifice pour
rallonger un texte trop court, mais je crois surtout que ça permet
de ne lire que peu de mots à la fois, ce qui est souvent le seul moyen de
retenir le déroulement de la phrase, de préserver des effets de style
de lectures trop rapides qui aplanissent tout. 

De même j'ai sciement fait appel au didot dont la scansion verticale
freine la lecture pour des textes difficiles. À l'inverse,
l'utilisation a priori de didones pour des textes de lecture continue
me semble inappropriée (exemple : la coll. 1001 nuits), surtout sur
papier recyclé !

Th. B.
« et, quoique l'on pourrait mettre un point d'exclamation à la fin de
chaque phrase, ce n'est peut-être pas une raison pour s'en dispenser ! »
                                     Comte de Lautréamont, 1869.