Re: Les didones freinent la lecture

[Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>]

Concernant « Les didones freinent la lecture », Gilles Perez écrit : «
» J'avoue bien aimer ce choix de cette collection. Le bodoni ne me gêne pas,
» au contraire. Serais-je le seul ?

aujourd'hui, oui !

pour ma part, je ne suis pas _contre_ les didones, mais je pense que,
toutes ces années après, elles continuent à être très exigentes sur le
plan technique, n'oublions pas que sans vélin, point de didone. Alors
imprimer un bodoni en 10 points sur du papier recyclé, ça relève un
peu du massacre. (le summum étant réalisé par une jet d'encre à 300
dpi...) 

Pour moi, la didone reste un luxe : imprimée à 3600 dpi sur une
couverture pelliculée, ou assemblée en pavés très aérés (marges
généreuses, interligne aussi), elle fonctionne à merveille. (on
comprend que le Harper's Bazaar se soit fait concocter un didot à lui,
voire que wired ait son  wiredbaum, mais là j'aurais des choses à
dire...). J'en veux terriblement à 1001 nuits d'employer bodoni sans
marges, c'est un pied de nez à toute la profession.

Thierry

PS à propos de Walbaum, j'ai un vrai malaise : je trouve ce caractère
hideux. J'ai chez moi un livre publié par le centre pompidou (autour
de l'expo « l'informe ») qui doit plus ou moins reproduire la mise en
pages de la bible à 54 lignes de GUTenberg, d'ailleurs le Walbaum est
évidemment un caractère de type blackletter _maquillé_ en
didone, eh bien ce livre est un contre-exemple au « principe de
Lacroux » qui affirme que l'impact de la typo est inversement
proportionnel à la qualité du texte : ici le texte est difficile mais
intéressant, et le voilà haché, noirci, durci par cette typo
gothique. Serais-je le seul ? (à ressentir cela)