Re: Signe diacritiques

[Francois Bougnet <Francois.Bougnet@xxxxxxxxxxxxxxxx>]

At 14:35 +0200 15/05/98, Leraillez Benoit wrote:
>Le 15.05.98 12:16 Dominique PUNSOLA, 
>Dominique.Punsola@xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, a écrit :
>
>>     D'ailleurs, à propos du français, ne pourait on pas supprimer les 
>>     accents circonflexes qui m'ont l'air surtout décoratifs et ne 
>>     modifient pas la prononciation.

Extrait de "Encyclopédie de la grammaire et de l'orthographe" de Delphine Denis, Anne Sancier-Chateau et Mireille Huchon, page 616

DEBUT DE CITATION
"accent circonflexe

Ce signe, introduit par le grammairien Sylvius en 1531, peut-être utilisé sur toutes les voyelles (à l'exeption de y). La multiplicité de ses fonctions et l'absences de cohérence de la plupart de ses emplois en font une des difficultés majeures de l'orthographe actuelle.

L'accent circonflexe indiquait à l'origine l'allongement de la voyelle dû à la disparition dans la prononciation d'une consonne (essentiellement s) devant une autre consonne (tête pour l'ancienne forme teste) ou d'une voyelle en haitus (mûr pour l'ancienne forme meur). Cet usage, qui s'est développé au XVIIe siècle, a été entériné par Dic. Ac. 1740, qui à l'exception de il est, a transformé le s non prononcé deant consonne en accent circonflexe. L'accent a par ailleurs pu être utilisé comme marque phonétique même sans disparition de lettre, principalement en syllabe tonique (ex. : cône, emprunté au latin conum), mais de façon non systématique (contrairement à diplôme, zone et axiome n'ont pas d'accent).

Il y a alternance dans certaines familles de mots entre les mots avec accent circonflexe et les mots avec s proncé :
ancêtre, ancestral; arrêt, arrestation; bâton, bastonnade; bête, bestial; épître, épistolaire; fenêtre, défestration; fête, festivité; forêt, forestier; hôpital,hospitalier; vêtement, vestimentaire.
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CSLF 1990 proposait de conserver l'accent sur a, e et o, mais de le supprimer sur i et u (où il n'est jamais une marque phonétique), à l'exeption des 1re et 2e personnes du pluriel du passé simple, de la 3e personne du singulier de l'imparfait du subjonctif, de la distinction des homonymes dû, jeûne, mûr, sûr et des formes du verbe croître. Il conseillait de la bannir dans les emprunts nouveaux. Cette série de modifications, tout comme celle qui concernait les noms composés, a provoqué une virulente polémique.
FIN DE CITATION

Non, l'acent circonflexe n'est pas embêtant, pour celui qui est sûr d'être cru, sans avoir crû dans cette science, par ceux qui se tâtent sur son emploi.

François Bougnet

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