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Message : Re: chemins qui ne mènent nulle part...

(carleduc) - Mardi 06 Octobre 1998
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Subject:    Re: chemins qui ne mènent nulle part...
Date:    Tue, 06 Oct 1998 14:56:05 +0200
From:    carleduc <carolineleduc@xxxxxx>

Thierry Bouche a écrit:
> 
> » connaît-il des exemples d'immenses lézardes « volontaires » ? Pas trop
> » anecdotiques, plutôt dans le genre abstraction lyrique... Tu vois ce que
> 
> bon, en restant très anecdotique, je suppose que les livres cuttérisés
> de Vachey ne répondent pas vraiment à ta question... Mais, que dire
> des pavés lacérés ou estropiés de _Fuzzy sets_ de Claude Ollier ?

Plusieurs petits trucs en passant avant mon humble avis sur la question. 
-une question d'abord (je vois qu'A. Hurtig est aussi chez Hol, il
pourra peut-être mieux me répondre, moi qui comprends si peu les
questions techniques). Mon fournisseur d'accès -hol, donc- se fourgue à
aol. Mon adresse restera-t'elle valide? Un truc, par exemple, m'étonne:
une procédure de passage m'a été donnée par hol pour passer à
l'acquéreur, et tout laissait entendre que cette manoeuvre n'est pas
automatique. La connexion via hol devait donc prendre fin le premier
octobre. Or, je reçois toujours les échanges de la liste, et je peux y
répondre. Est-ce que ça va s'arrêter brusquement? Dois-je me réinscrire
fissa avec une nouvelle adresse?
-Je viens de faire l'acquisition de "Typographies", publié par
l'imprimerie nationale, présentant des travaux de Rayomd gid, dont je
n'ai jamais entendu parler. Vous pourriez m'en dire plus? (la
présentation de Blanchard, dont le nom ne m'est connu que pour les
échanges fiévreux qu'il suscita sur cette liste, ne m'apporte pas
grand-chose, et j'ai peine, pour l'instant à partager pleinement son
enthousiasme lyrique).
-A part ça, deux mots en passant spécialement pour monsieur Bouche: la
revue dont vous parliez (en privé, si j'ai bien compris), est-ce le
Doc(k)s de Julien Blaine? (je viens d'en trouver deux, et ça a été
plutôt une bonne surprise). J'ai en effet paumé pas mal de courriers
récemments, et je ne sais plus.
D'autre part, ça m'a fait très chaud au coeur de vous entendre évoquer
le travail de feu Michel Vachey dont j'imagine toujours que son oeuvre
est passée complètement inaperçue. Et pour répondre à votre proposition,
sur les espaces que j'appelle "de taille" (par évocation de la gravure
en creux), les caviardages dont vous parlez me semblent moins répondre à
un travail sur ce filet sans texte du texte, que ses "cuirs & peaux"
publiés dans la revue Minuit (si ça vous intéresse, je pourrai vous
expédier des scans); en tous cas, il ne fait aucun doute, au regard de
son oeuvre plastique -ou encore du livre Neben "La langue slave"- que
cette poche d'absence qui sillonne le texte était un de ses supports de
travail.
Plus anecdotiquement, je note que cette ahuri de Salvador Dali a dégoté
(ou forcé à naître) une vénus de Milo dans un jeu de lézardes, qu'il a
révélée en noircissant les blocs-textes à la mine de plomb. Le résultat
est amusant (comme peut l'être une bonne oeuvre op).
Pour Ollier, je ne peux y voir le même travail: c'est la page-plan qui
est attaquée, taillée comme un objet visuel, et je n'ai pas le souvenir
d'une vibration intérieure aux pavés dans Fuzzy Sets. Vous avez des
exemples précis?
Un très bon exemple (à l'exacte croisée de cette préoccupation et de la
plus classique habitation des espaces blancs en poésie) est donné par le
singulier choix de mise en forme du texte de la Thorah (du moins des
cinq rouleaux) par Meschonnic (Gallimard). A voir.