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Message : PAO ou pas PAO ?

(Alain Hurtig) - Lundi 07 Décembre 1998
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Subject:    PAO ou pas PAO ?
Date:    Mon, 7 Dec 1998 06:44:37 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>

Ce mail est très (trop ?) long. Je m'en excuse ;-).

At 21:49 +0100 6/12/98, Patrick Cazaux wrote:
>Si les éminents
>membres de cet aréopage de haute tenue le souhaitent, on peut peut-être
>faire un point sur la question.
>
J'ai hésité à répondre sur Word, et peut-être aurais-dû m'abstenir ;-)

Je serais le premier désolé que Michel Houdé se soit senti agressé par ma
remarque, qui était plus dubitative qu'autre chose, et ne se voulait en
aucun cas méprisante à son égard. Et puis, cette affaire-là risque fort de
tourner à la guéguerre de religion, et au petit jeu de « mon logiciel fait
pipi plus loin que le tien » qu'on a su à peu près éviter jusqu'à présent.

C'est d'ailleurs étrange que les logiciels induisent un sentiment
d'attachement si fort que tout essai critique déclenche chez leurs
utilisateurs une réaction non pas crispée, mais carrément amoureuse (ça ne
vaut pas qu'en typographie, évidemment).

Comment ne pas déraper ? Je n'en sais rien - et pourtant, faire le point
là-dessus serait un exercice intéressant (pour la FAQ, par exemple) : bien
montrer ce qui sépare le traîtement de textes de la typographie.

>Je sais bien que ce n'est pas le but de
>la liste, mais si, comme tu le dis, un traitement de texte tel que WOrd
>en arrive à être considéré comme un outil non seulement, mais de création
>Web, et plus, aurions-nous tort d'y réfléchir ?
>
Michel Houdé, et avec lui beaucoup d'autres, trouvent leur bonheur dans ce
traîtement de texte, qui, manifestement, leur convient - et j'ai vu des
documents, par exemple des livres, à peu près correctement mis en pages
avec Word. Certes, le gris typographique n'est pas nickel, le réglage des
interlignages reste douteux, et c'est plein de lézardes et de fausses
coupes : mais on voit ça aussi avec des logiciels de PAO, n'est-ce pas ?

La différence, c'est sans doute que les logiciels dédiés permettent,
correctement utilisés, de remédier à ces défauts, alors que les traîtement
de textes n'y parviennent pas (jusqu'à la prochaine génération, qui offrira
sans doute un contrôle typo total - mais je plains par avance les
malheureuses dactylos, qui ont déjà à se coltiner un manuel plus épais
qu'un annuaire, et à apprendre un tas de fonctions qui leur sont totalement
inutiles).

Je suppose qu'il en va de même pour la génération de pages Web : rien ne
vaudra jamais un logiciel spécialisé (qui a vu ou fait tourner DreamWeaver
comprendra de quoi je veux parler ;-)). En attendant, je comprends que le
pseudo-montage de pages dans Word ou autre en satisfasse plus d'un, qui
n'entend pas devenir un « htmliste » de haut vol.

Bref, pour tout dire, ça m'intéresserait beaucoup que Michel Houdé, qui a
par ailleurs fait la démarche de s'abonner à la liste et d'y intervenir (ce
qui prouve qu'il se sent concerné par la matière typographique), nous
raconte comment il utilise Word, et en quoi il lui suffit amplement pour
faire ce qu'il a à faire. Ça demandera aux autres (et à moi-même) d'être un
peu tolérants à l'égard d'autrui, et de ne pas se mettre à hurler devant
toute appréciation jugée hérétique : je promets d'en faire l'effort !

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Autre remarque : je suis toujours étonné par les gens qui utilisent XPress
comme _traîtement de textes_. L'éditeur de textes de ce logiciel est
tellement insuffisant que je me demande toujours comment ils font... Au
delà de quelques lignes à saisir, d'un élément de titraille ou d'accroche,
d'un slogan ou d'une correction de dernière minute, bref d'interventions
marginales en volume de travail, c'est totalement absurde !

Ça paraît pourtant très difficile d'expliquer aux maquettistes et aux chefs
de fab' que la saisie, la correction, l'enrichissement, etc., sont bien
plus faciles et bien plus rapides à faire dans un logiciel spécialisé
(Word, par exemple, mais n'importe quel autre TdT fait l'affaire), et que
XPress (ou n'importe quel autre logiciel de mise en pages) ne doit arriver
dans le processus de production qu'en _aval_, une fois que le texte est
impeccable et qu'il ne reste plus qu'à le monter, à intégrer les
illustrations et les tableaux, bref à faire notre petite cuisine spécifique.

Mais on a là un autre débat (lui aussi entamé il y a un an, mais jamais
réellement mené jusqu'au bout), sur le processus de production « assisté
par ordinateur »...

Alain Hurtig                                    mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
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le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.