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Message : Re: Caracteres

(Thierry Bouche) - Mardi 02 Mars 1999
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Subject:    Re: Caracteres
Date:    Tue, 2 Mar 1999 18:23:10 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: Caracteres (etait Re: Le Dico de l'espace :-)) »,
Jacques Andre écrit des choses très « unicode-correctes ». Je crois
qu'on peut un peu modifier cette présentation aujourd'hui.

¤ Le mot « caractère » souffre beaucoup de « surcharge sémantique »,
comme dirait l'autre. 
« Le Times est un caractère qui en a beaucoup. »
« Chaque caractère du caractère le Times a un je-ne-sais-quoi en commun. »

¤ du côté du mot glyphe, c'est un peu l'inverse : nouveau dans cet
emploi, il a du mal à se fixer.

¤ ne parlons pas de type !

Déjà, « A capitale » c'est pas un caractère, au sens d'unicode, donc
unicode est une fumisterie. Les caractères, c'est ce avec quoi on
prépare une copie : tout ce qui est nécessaire à un auteur pour
_rédiger_ un texte (donc tous les signes linguistiques pour
s'exprimer, plus la ponctuation, plus de quoi donner les indications
du genre caps/italiques, ce qui dans la pratique utilise du balisage
plutôt que des caractères de contrôle). « A majuscule » et « a
minuscule » sont des caractères, « a capitale », « a petite capitale »
ou « a bas de casse » sont des glyphes. Ce qui veut dire que « a
capitale » en Times 12pt ou en Helvetica 6pt représentent le même
glyphe (il existe des codages de glyphes par leur nom, voir par le nom
que leur donne la place de le codage ;-) Les glyphes, c'est tout ce
dont les typographes ont besoin pour afficher ledit texte (mais là
encore, on peut discuter à l'infini de savoir à quel niveau
d'abstraction on s'arrête dans cette définition : a capitale est un
glyphe, ou a capitale en Times, resp. Times Italic, resp Times Italic
12pt, resp. Times Italic 12pt bitmap à 720 dpi...) Il me semble que de
nos jours, on aurait plutôt tendance à donner des noms aux glyphes et
des numéros aux caractères, ce qui laisse supposer que les deux
servent à identifier les éléments d'une table de codage (dans un cas
en entrée, dans l'autre en sortie) donc restent à un niveau
d'abstraction assez élevé. 

Vous aurez compris que l'espace est un glyphe _et_ un caractère (en
fait plusieurs). L'espace caractère, ce serait les espaces qualitatives
(celles qu'on demande au système de composition) comme « espace
justifiante », « espace pré-ponctuation haute », « espace insécable »,
« espace séparante pour milliers », etc. À noter que l'insécable est
typiquement un _caractère_.  Les espaces glyphes, ce sont celles des
typographes (avec les systèmes de compo modernes, l'espace mot n'est
pas non plus un glyphe, mais un blanc calculé par le système). 

Pour fixer les idées,  sur la couverture du _bon usage_ de
M. Grévisse, on trouve, côté caractères, un L majuscule, suivi par
« e bon usage »  en minuscules, et une G majuscule, puis « évisse » en
minuscules. Ceci est rendu côté glyphes par « le bon usage » en bas de
casse, et « GREVISSE » en caps.

 _____
  ThB 
   ~
PS  c'est Grévisse ou Grevisse ?