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Message : Re: cerise

(Jef Tombeur) - Dimanche 28 Mars 1999
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Subject:    Re: cerise
Date:    Sun, 28 Mar 1999 14:53:00 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx>

----- Message d'origine -----
De : Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>
À : <typographie@xxxxxxxx>
Envoyé : dimanche 28 mars 1999 01:05
Objet : Re: cerise


| Jef Tombeur écrivit :
|
| Bizarre, venant
| d'un journal qui massacre allégrement les canons de la mise en page et, en
| partie, de la typo : mais nécessité fait loi ! :-(
| Par exemple, dans ma rubrique Livres (du moins quand j'ai le temps de
| l'écrire, car j'ai pour principe de lire intégralement tous les bouquins
| dont je parle et d'en faire une vraie critique, pas un simple compte rendu
| sans âme), il est fréquent que je donne mon avis sur la tenue typographique
| de tel ou tel bouquin.
ETC.

Sur le premier point, nécessité fait hélas loi. Je ne sais d'ailleurs si tu
évoques ton canard ou le mien (bourré de fautes diverses). Mais quand on sait
l'attention accordée par les graphistes à ajuster les couleurs d'une capture
d'écran (et le temps passé à le faire alors que cela n'a aucune importance
pour une capture), on voit qu'il y a des nécessités plus nécessaires que
d'autres... Pour répondre brièvement au reste de ton développement, deux
choses. D'abord un parallèle. En presse "moyen public" (entre "grand" et
"confidentiel"), il n'y a guère que le Canard Enchaîné à relever au passage
qu'une traduction est bonne ou moins bonne (citant le nom du traducteur
systématiquement). Si tous les journaux le faisaient, les éditeurs seraient
peut-être plus sensibilisés à la qualité de la traduction. Ensuite, une
précision : j'ai évoqué dans un précédent message la réticence que nous
éprouvons tous à mélanger les calots (de journaliste, de prof, de pro d'un
truc ou d'un autre) et les bérets (d'appartenance à tel ou tel groupe). Mais
la "maison typo", c'est une copropriété. Si on voulait en frapper d'alignement
l'immeuble et que cela ne nous plaise pas, je ne vois pas pourquoi nous
devrions nous taire. En nous exprimant, en compagnie des autres
copropriétaires, au moins dans le bulletin municipal et la presse locale...

| Que la liste Typo ait quelques menus problèmes passagers, ETC.
Ce n'est pas que la liste qui est en jeu. L'enjeu, c'est une jeune diplômée
(Bac+2) qui dit à sa chef de service, de douze ans son aînée, "à votre époque,
l'orthographe avait certes plus d'importance, mais aujourd'hui, vous savez,
tout le monde se comprend" (exemple authentique et récent). C'est des trucs
vides de sens mais qui font joli ; c'est des modes d'emploi de matériels,
d'appareils, devenus illisibles (et générant l'encombrement des services
support) ; c'est, au-delà, tout un ensemble de comportements qui ont des
répercussions beaucoup plus larges.

|  4. enfin, c'est une liste qui n'a pas la notoriété qu'elle devrait avoir.
| C'est sur ce dernier point, je crois, que devrait porter l'essentiel de nos
| efforts. Certains d'entre nous le font. Comme par exemple, sur fr.comp.pao,
| Je m'étonne de ce que l'adresse de cette liste n'ait pas été citée (à moins
que je ne me trompe, vu que j'ai lu |ça en diagonale) dans le dernier numéro
de « SVM Mac ». ETC.
Peut-être était-elle citée dans la copie, mais comme c'est un peu long
d'expliquer qu'il faut s'abonner via www.cru.listes, peut-être que le sec. de
rédac. a sucré le passage pour donner un peu plus de mou à une image...
Mais, effectivement, c'est important. Sur fr.comp.pao, il y a des journalistes
de SVM. Et comme on se "pompe" tous mutuellement, il suffit qu'un seul
commence à citer cette liste pour que l'info soit reprise.  Question de
temps...
Mais il y a surtout, en divers lieux (fr.comp.pao en étant un), des gens qui,
participant ou non à la liste Typo, mais tous avertis de son existence,
peuvent en faire état et la signaler à l'attention de diverses personnes qui
sont des vecteurs d'information. Ou qui, simplement, publient... Et peuvent
être incitées à attirer de nouveau l'attention sur la typographie. Ne
serait-ce qu'en citant les polices de caractères qu'elles emploient. Au
dernier Salon du Livre, il y avait une présentation d'une chaîne d'impression
directe ("Direct to print"). Thierry Bouche pourrait peut-être d'ailleurs nous
en parler. En résumé : on peut tirer à moindre frais, la qualité n'est pas
excellente, mais c'est un pas de plus vers l'auto-édition. Il y a aussi tout
le champ, immense, de la publication en ligne. Imaginez qu'en lieu et place
des gifs Netscape, MSIE, etc., on trouve "Composé en Nom de la ou des
police(s)". Imaginez que les professeurs qui donnent à leurs étudiants les
directives de présention des divers mémoires attirent un minimum leur
attention sur l'emploi de la typo. Bref, il y a du grain à moudre. De ce point
de vue, je suis un tout petit peu optimiste. Comme la profession de Type
Director gagne du terrain, notamment outre-Manche, je ne serai pas étonnné
que, dans un avenir plus ou moins proche, les étudiants en mercatique de la
London School of Economics finissent par avoir une initiation à la typo (en
tant qu'élément fondamental de l'image de marque). Faudra pas longtemps avant
que nos SupdeCo y aient droit eux aussi... La typo mentionnée fréquemment dans
les pages saumon du Figaro ? On verra ça peut-être un jour. Si tel devait
jamais être le cas, c'est peut-être un tout petit peu aux fondateurs de cette
liste qu'on le devra aussi.