Re: La compo des pages jaunes sur Internet

[Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>]

Alain Joly écrivit (mais j'inverse ses propos) :

>L'ensemble étant considéré "politicotypographiquement correct" par les
>correcteurs.

C'est d'ailleurs pourquoi j'applique cette règle, sans me prononcer sur sa
(non-)pertinence.

>Société Création 55 [espace] 55, boulevard Chose [espace]
>Plognaf-sur-la-Dru [espace] (nomdudépartement).

Faut-il combattre la règle au nom de l'exception ? Mais au fait, quel cas
de figure constitue la règle et quel cas de figure constitue l'exception ?

Autrement dit : la virgule qui précède le nom de la voie a-t-elle été
introduite spécifiquement pour libeller des adresses _hors contexte_ ou
bien tire-t-elle sa raison d'être d'une habitude typographique
traditionnelle ? La logique, me semble-t-il, plaide pour la première
hypothèse, celle d'une création sui generis pour le libellé des adresses
sur les enveloppes (les exégètes de la tradition épistolaire me corrigeront
si je me trompe).

Résultat le plus fréquent :
Alain Joly
78, rue des Ormes
93230 Romainville
France

Mais si notre colistier se présentait en _mode texte_, voici comment il le
ferait peut-être, tout comme nombre d'entre nous : « Voici mon adresse :
Alain Joly, 78 rue des Ormes, 93230 Romainville, France. » Dans ce cas, les
virgules semblent jouer plus un rôle de séparateurs que de véritables
signes typographiques associés à la composition normale d'une phrase. Il
paraîtrait étrange qu'Alain Joly (ou tout autre parmi nous) écrivît : «
Voici mon adresse : Alain Joly, 78, rue des Ormes, 93230 Romainville,
France. »

Bref, faut-il ou non faire suivre la numérotation d'une virgule ? À cette
question essentielle pour la pensée postmoderne, permettez-moi d'apporter
une réponse de Normand : l'adresse d'une rue (tout comme un numéro de
téléphone) n'étant pas à proprement parler un élément sémantique, la
virgulisation relève ici de la pure convention et non pas de la nécessité «
politicotypographique ».

Ph. J.