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Message : Re: Petite caps

(Olivier RANDIER) - Mardi 25 Mai 1999
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Subject:    Re: Petite caps
Date:    Tue, 25 May 1999 03:57:44 +0200
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>At 3:05 + 0000 24/05/99, EfgÈ wrote :
>>Je ne me prononcerai pas sur les caps IPA, mais que pensez-vous de la
>>comparaison entre l'x-height (on traduit bien par la hauteur de l'oeil ?)
>>des petites caps et des minuscules ("generally they are slightly
>>higher") ?
>>
>Je m'en voudrais de ne pas répondre à cette question. Mais... les petites
>capitales ont bien souvent fait l'objet de débats sur cette liste, et ont
>même été le thème de notre première discussion !
>
>Ma suggestion : allez donc fouiller dans les archives de la liste.
>Peut-être ce que vous y trouverez vous satisfera. En ce cas, dites-le nous.
>Peut-être que ce sera nettement insuffisant, et en cas dites-le nous aussi.
>
>Par ailleurs, Olivier Randier (notre animateur-plongeur) s'est livré à un
>intéressant travail historico-comparatif qui sera, je l'espère, bientôt à
>nouveau disponible sur le web.

En attendant que tu rouvres le site d'Altern et que Jacques lance celui du
CRU (ou de l'Irisa, j'sais plus), je signale qu'on peut encore, par chance,
accéder à une pré-version de cette page à l'adresse suivante :
http://technopole.le-village.com/Experluette/faq/Petites_caps.html
C'est bourré de fautes HTML, mais je pense que cela répondra à la question.
Ma conviction est que, pour des raisons économiques, on a très rarement
gravé de vraies petites caps et que les imprimeurs ont dû avoir recours à
des caps de plus petits corps, éventuellement d'une demi-graisse
supérieure, soit fondues sur un plus grand interligne (hypothèse « fraude
du fondeur »), soit utilisées telles que (hypothèse « fraude de
l'imprimeur »), en bouchant les trous, comme pour une lettre parangonnée.
La nécessité d'interlettrer les petites caps (cf. Tschichold) tendrait à
confirmer la seconde hypothèse.
Dans ces conditions, étant donné qu'à l'époque, les corps ne pouvaient
avoir que des valeurs entières, la hauteur d'oeil de ces petites caps
falsifiées ne pouvait quasiment jamais tomber juste avec la hauteur d'oeil
des bas de casse. On préférait toujours être légèrement plus grand que plus
petit.
Une exception notable est le Didot, sans doute parce que la fraude aurait
été trop aisément décelable. Or, en Didot, les petites caps sont exactement
de la hauteur des bas de casse.
Lorsque j'ai évoqué la question avec des dessinateurs de caractères,
certains m'ont donné des justifications esthétiques à cette différence
d'hauteur d'oeil. Je reste convaincu, même si certaines de ces
justifications sont recevables, que ce sont toutes des justifications _a
posteriori_.
Il n'y a pas, à mon sens, de raison objective à cette différence. Je
n'avais pas pensé, jusqu'ici, aux petites caps de l'IPA. Elles seraient un
argument supplémentaire (quoiqu'anecdotique), je pense, en faveur de
l'unicité des hauteurs.

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).