"La chose..."

[Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>]

Je ne sais pas si _La chose imprimée_ est arrivée en librairie. Je l'ai sur
ma table depuis presqu'une semaine, et je suis fasciné par l'objet.

Refonte complète de l'ouvrage classique de Richaudeau (devenu à la fois
introuvable et obsolète), c'est un dictionnaire encyclopédique qui fait le
point sur l'état de l'art dans nos métiers.

544 pages, 18 articles, 350 entrées de dictionnaires, dont certaines fort
longues [1]. Rien d'académique à chercher là-dedans, ni rien qui concerne
la recherche de pointe : ça sent l'encre et la sueur, le papier, la chimie
des flasheuses. Évidemment, « l'immatériel » n'est pas négligé, et il y est
longuement questions des techniques les plus modernes, et du futur proche.

Je ne sais pas s'il y a vraiment quelque chose à y apprendre (mais nous
avons tous nos domaines d'ignorance : ainsi j'ai fait mon miel des articles
sur l'imprimerie et le façonnage). C'est pas un manuel, mais plutôt une
source, un objet de référence. Un « machin », une « chose » qu'on devra
avoir dans sa bibliothèque, quitte à ne l'ouvrir qu'à peine. Un panorama de
professions diverses et qui parfois ne se parlent qu'à peine (par exemple,
nous évoquons si peu le papier, l'encre et les techniques d'impression sur
cette liste qu'on se demande si ça existe ! A contrario, les imprimeurs
semblent ignorer tout ou presque des contraintes de mise en pages...). Une
plongée vertigineuse dans des métiers qui bougent à toute vitesse, et qui
demain ne se ressembleront plus.

Évidemment, ce genre d'ouvrage a le défaut de ses qualités, et chaque
profession s'estimera maltraitée, et qu'on a pas assez longuement parlé de
ce qui la préoccupe, ou bien qu'on l'a fait et superficiellement. C'est la
loi du genre.

Bref, un livre à acquérir tout de suite (mais je m'attends à de vifs débats
sur cet ouvrage : il les mérite !)

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Pas de pinaillage ? Si, si, rassurez-vous.

- La maquette semble parfois mal maîtrisée.
- L'ouvrage fourmille de fautes typographiques indécentes.
- Le gris typographique est scandaleux.
- Les articles mis en pages par leurs auteurs ne sont homogènes ni entre
eux, ni avec le reste du livre, tant du point de vue du gris typo que du
nombre et des emplacements des illustrations.

C'est dommage, ça gâte un peu la fête... Ne peut-on pas s'adresser, pour ce
type de travaux, à des spécialistes de « la chose » qui être imprimée ?

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_Encyclopédie de la chose imprimée, du papier à l'écran_, sous la direction
de Marc Combier et Yvette Pesez, Éd. Retz, Paris, 1999, 544 p., 300 F.

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[1] Signalons au passage l'apport essentiel de notre ami Patrick Cazeaux,
infatigable contributeur de la liste Typo, qui est le responsable de la
partie « PAO » du dictionnaire, et les notices dues à l'indispensable
Jean-Denis Rondinet, pilier « pinailleur » de cette même liste.

Alain Hurtig                                    mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.