Re: Typographie et livre électronique [long]

["Pierre Hallet" <pierre.hallet@xxxxxxxxx>]

Bonsoir,

J'ose quelques réponses aux premières réactions
que j'ai reçues :

>(Foucault Perotin) Je pense que le livre
>électronique s'imposera si ses pages sont
>composées avec autant de « possible » rigueur
>que les pages papier.

Un nouveau produit peut s'imposer tout platement
parce qu'il est deux ou trois fois moins cher que
le produit qu'il remplace, même si la qualité est
légèrement moindre. Êtes-vous prêt à payer le
double du prix rien que pour avoir une bonne typo ?
(Vous peut-être certes, mais la masse du public ?)

>(Foucault Perotin) Je ne crois pas que les
>éditeurs de logiciels [...] vont se désintéresser
>des enjeux de l'édition électronique, ou vont
>nécessairement tirer ses possibilités vers le bas.

Non, mais ils peuvent la tirer vers un standard
américain, ce qui n'est pas « vers le bas » pour
eux -- mais pour les francophones, si.

>(Foucault Perotin) Évolution de la résolution
>[vers] 300 pixels/pouce, évolution de la qualité
>du support [...] Je crois que, dans dix ou vingt
>ans, toutes ces conditions seront réunies. On aura
>donc bien des livres électroniques [...]

Non : deux à cinq ans. Et les livres électroniques
existent DÉJÀ (vous pouvez en commander aux É.U. par
Internet). Ce n'est plus de l'avenir lointain qu'il
s'agit, c'est d'un avenir presque immédiat. Et j'ai
l'impression qu'en France on loupe cela, comme on a
au départ loupé l'Internet.

>(Michel Bovani) Le pitch des écrans classiques
>ne s'améliore pas vraiment et les écrans LCD
>progressent très lentement : d'ici à ce qu'ils
>aient une définition suffisante, je serai
>grand-père !

L'évolution se fait au rythme des besoins. Dès
lors que le livre électronique devient crédible
et palpable, le marché potentiel est si fabuleux
que les progrès s'en trouvent très accélérés.
Le définition dont vous parlez avec scepticisme
arrive au galop (voyez déjà le ClearType dont
Microsoft veut faire un standard destiné à lui
rapporter gros).

>(Patrick Blart) À quand un livre électronique
>qui offrira la même résolution que le papier
>sans nous aveugler pour autant ? [...] Car tant
>et aussi longtemps que le papier sera plus
>agréable à l'oeil, je ne vois pas vraiment
>la raison pour laquelle nous nous encombrerions
>d'un gadget lumineux et inutilement lourd.

À quand ? Deux à cinq ans. Un gadget lourd ?
Vous rendez-vous bien compte que le « gadget »
qu'on appelle « livre électronique » est un
objet qui héberge(ra) autant d'ouvrages qu'on
voudra ? Dix, cent, mille « livres » ? dont des
encyclopédies en vingt volumes-papier ? Surtout
ne pensez pas que vous achèterez cent « livres
électroniques » là où vous achetiez cent livres
imprimés. Vous achèterez UN gadget, puis vous
téléchargerez vos cent ouvrages dessus. Et vous
pourrez, littéralement, vous promener avec une
bibliothèque entière dans votre poche.  Essayez
de faire de même avec du papier !

Cordialement,
--
Pierre Hallet
pierre.hallet@xxxxxxxxx