Re: Typographie et livre électronique

[Foucauld Perotin <fp@xxxxxxxxxxx>]

Bonjour,

Pierre Hallet :
>Qu'en pensez-vous ?

Je pense que le livre électronique s'imposera si ses pages
sont composées avec autant de « possible » rigueur que les
pages papier. Le développement massif du format PDF nous
donne un aperçu d'une évolution possible de la lecture
sur un support électronique.

Les pages imprimées sont déjà quasi universellement composées
électroniquement. Pourquoi les futures pages électroniques
seraient-elles nécessairement moins riches ?

Deux exemples.

Les guillemets français existent dans l'ISO 8859 Latin 1,
a fortiori dans Unicode qui devrait finir par s'imposer.

Un logiciel comme InDesign sait traiter césures et justifs
au niveau du paragraphe. Le PDF que l'on peut générer
avec sera donc bien mieux composé que, par exemple, celui
que l'on aurait fait avec XPress. Donc la qualité
possible va plutôt vers le mieux.

Je ne crois pas que les éditeurs de logiciels actuellement
plutôt spécialisés dans le « print » comme Adobe vont se
désintéresser des enjeux de l'édition électronique, ou vont
nécessairement tirer ses possibilités vers le bas.
L'impression professionnelle s'est organisée autour
de Postscript. L'édition électronique pourrait bien
s'organiser autour d'un nouvel avatar ou d'une variante
de Display Postscript...


Mais pour moi, la seconde condition pour que les lecteurs
aient envie de choisir un support électronique, pour LIRE
des livres et non les parcourir ou y chercher une information, 
est technologique, sur un plan matériel cette fois.

1. Évolution de la résolution du papier électronique comme
des divers écrans : passer du sempiternel 72 pixels/pouce
à une résolution qui vaudrait environ 300 pixels/pouce
(c'était la résolution des premières imprimantes laser).

2. Évolution de la qualité du support. Un bon papier
électronique aura les même qualités qu'un couché mat :
diffusion de la lumière ambiante sans recours au rétro-
éclairage, bon contraste, etc.


Je crois que, dans dix ou vingt ans, toutes ces conditions
seront réunies. On aura donc bien des livres électroniques,
et ils seront bien ou mal composés, dans des proportions
sensiblement analogues à ce que l'on trouve dans les
livres imprimés aujourd'hui. Le pire n'est jamais sûr...

Foucauld Pérotin (fp@xxxxxxxxxxx)

  Dans ce monde imparfait, nous accueillons avec joie
  des sympathies même partielles.
  - Stevenson, Voyages avec un âne dans les Cévennes