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Message : Re: [gut] Utilisation des lettrines (accents fautifs)

(Lacroux) - Vendredi 06 Octobre 2000
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Subject:    Re: [gut] Utilisation des lettrines (accents fautifs)
Date:    Fri, 06 Oct 2000 14:32:33 +0200
From:    Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Désolé pour l'éventuel futur doublon... mais ceci n'a pu se frayer hier un
chemin entre les mailles du filet :


Pierre Schweitzer a écrit :

>         Sortir d'un contexte
>         donné la question de l'accentuation et de la non-accentuation
>         des majuscules ou des capitales ne mène à rien.

----
Ça dépend... Oui, quand les adversaires de l'accentuation systématique
pondent
des généralités hors contexte, alors que leur position « théorique » exige
que
les circonstances soient précisées... pour tous les cas envisageables !
En revanche, difficile de reprocher aux partisans de l'accentuation
systématique de sortir d'un ou du contexte... puisque leur position
implique
précisément de n'y point entrer. (Pas de quiproquo : je parle ici de leur
recommandation, non de la description historique.)
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>         Le titre de couverture d'un livre, un ouvrage savant, une oeuvre

>         de fiction, une affiche. Il faut d'abord savoir de quoi l'on
parle.

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Certainement. Eh bien, que les partisans de l'accentuation alternative
nous
dressent la liste de tous les paramètres à prendre en considération...
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>         il me déplait profondément de lire un
>         roman aux majuscules accentuées

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Préférence de lecteur. Indiscutable, non discutable...
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>         personnellement, je
>         n'écris pas comme ça, ni en manuscrit, ni au clavier.

----
Habitude de scripteur. Non discutable...
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>         A ce propos, je me méfierais du verrouillage en majuscule du
>         clavier de Mac. A supposer que la réversibilité soit un argument

>         valable pour l'accentuation des capitales (j'en doute un peu),

----
Vous en doutez ? Pourquoi ?
A contrario, que pensez-vous de l'irréversibilité ? et, pour les noms
propres,
de la perte irréversible de l'information ?
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>         alors prendre garde à ne pas perdre les majuscules en gagnant
>         les accents sur les capitales ! Si vous cédez à la facilité du
>         verrouillage des majuscules, eh bien alors, adieu réversibilité
>         des vraies majuscules !

----
C'est inexact. À moins que vous n'ayez pas compris de quoi il retourne ?
Hors des contextes rustiques (comme ici...), on utilise le verrouillage
pour
obtenir aisément une majuscule accentuée... non pour obtenir des capitales

accentuées (du moins quand on est conscient du problème).
Voici trois éléphants initiaux (donc... avec une majuscule obligatoire) a
priori semblables :
    ÉLÉPHANT
    ÉLÉPHANT
    ÉLÉPHANT
Le premier a été obtenu ainsi : maj. verr. +  « é », « léphant » en bdc,
sélection du mot, format toutes caps.
Le deuxième a été obtenu ainsi : maj. verr. + « éléphant ».
Le troisième a été obtenu ainsi : « éléphant » en bdc, sélection du mot,
format
toutes caps.
Maintenant, supposons que les caps subitement nous gonflent... Passons en
bdc.
Nous obtenons :
    Éléphant
    ÉLÉPHANT
    éléphant
Seul le premier sort victorieux de l'épreuve.
Allons plus loin et revenons à nos moutons. Voici deux autres éléphants,
non
initiaux et légèrement différents :
    ÉLÉPHANT
    ELÉPHANT
Le premier suit les recommandations des accentueurs systématiques et
dogmatiques.
Le second obéit aux joyeux accentueurs alternatifs.
Revient l'envie ou la nécessité de passer en bdc. Allons-y :
    éléphant
    eléphant
Vous me direz que ces passages d'éléphants du cap au bdc sont
exceptionnels...
Peut-être... mais il n'y a pas que les éléphants qui changent de casse...
et
surtout, SURTOUT, il serait temps de commencer à comprendre que le plomb
et la
machine à écrire sont morts et enterrés... que l'on ne « compose » plus
dans
l'inerte, le figé, que l'on ne « saisit » plus des glyphes mais des
caractères ! qu'un autre temps est déjà là ! un temps où ce que l'on «
saisit »
n'a plus à être recommencé quand le « contexte » change ! un temps aussi
où le
dogmatisme et l'archaïsme sont visiblement difficiles à discerner...
(Ce qui suit ne s'adresse pas directement à vous, qui êtes un courtois
accentueur alternatif ...)
Je n'aime guère que l'on traite de « dogmatiques » les accentueurs
systématiques... Non que cela me peine... j'en ai vu d'autres... mais
parce que
ceux qui brandissent ce vocable -- et ceux qui ne le contestent pas... et
ceux
qui disent ou pensent « ben oui, y a du vrai... » --  sont en réalité les
vrais
dogmatiques, les vrais archaïques, les vrais coincés... L'accentuation
systématique des majuscules est un des fondements de la « liberté »
(formelle...) que les textes composés ont acquis désormais
(théoriquement...).
Ils peuvent modifier leur apparence sans le moindre risque. Les modernes,
c'est
nous ! Les archaïques (un usage bien sélectionné et mes petites
habitudes..),
c'est vous !
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>         Pour une foule de gens qui ont appris à lire et à écrire comme
>         moi, la majuscule de é s'écrit E, la majuscule de ê et de è
aussi.

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Est-ce ce que vous entendez par « un argument valable » ?
Cordialement,
Jean-Pierre Lacroux
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Mise à jour : 3 juin 2000