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Message : Re: [gut] Utilisation des lettrines (accents fautifs)

(Olivier RANDIER) - Vendredi 06 Octobre 2000
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Subject:    Re: [gut] Utilisation des lettrines (accents fautifs)
Date:    Fri, 6 Oct 2000 00:55:09 +0200
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

><< (...) Je n'ai pas voulu dire qu'écrire Electricité en début de phrase est
>une faute d'orthographe, mais que présenter au lecteur ce qu'il percevra
>comme deux orthographes différentes n'est pas pour lui faciliter la tâche,
>surtout s'il s'agit de mots moins connus que celui-ci, ou, plus encore, si
>ce sont des noms propres. >>
>
>        Dans le cas des noms propres, je crois qu'il faut, avant toute
>        chose, éviter de capitaliser abusivement, ou alors le faire
>        judicieusement en petites caps pour éviter autant que possible
>        la disparition des majuscules. Après tout, n'est-ce pas une règle
>        d'orthographe bien moins contestable et sûrement beaucoup
>        mieux partagée que l'accentuation des majuscules ?

Je pense que nous sommes tous d'accord là-dessus.

>        A ce propos, je me méfierais du verrouillage en majuscule du
>        clavier de Mac. A supposer que la réversibilité soit un argument
>        valable pour l'accentuation des capitales (j'en doute un peu),
>        alors prendre garde à ne pas perdre les majuscules en gagnant
>        les accents sur les capitales ! Si vous cédez à la facilité du
>        verrouillage des majuscules, eh bien alors, adieu réversibilité
>        des vraies majuscules !

Dans le contexte de documents imprimés, la réversibilité n'est un argument
que pour les professionnels, parce qu'elle nous épargne un travail superflu
sur les textes que nous traitons. Cela ne concerne pas le lecteur, sauf sur
le plan économique (coût des livres), j'en suis d'accord.
Mais il faut bien admettre que nous consultons et travaillons avec de plus
en plus de documents électroniques, et cette tendance ne peut qu'aller en
s'amplifiant. Dans ce contexte, l'absence de réversibilité risque
d'engendrer une orthographe véritablement défectueuse, liée à de mauvaises
pratiques de saisie. En effet, si l'on admet qu'on n'accentue pas les
majuscules, cela peut être réglé par un réglage des logiciels qui définisse
E comme majuscule de éèêë. Mais cela suppose, d'une part, une extrême
rigueur de la saisie, à savoir que les secrétaires tapent la minuscule
accentuée, puis utilisent le changement de casse et, d'autre part, que
l'information d'accentuation soit conservée (ce n'est pas le cas dans Word
98, par exemple). Mais nous savons bien qu'en réalité la majorité des
secrétaires, malgré tous les efforts de formation, taperont directement E,
qui ne sera pas réversible. Alors que si on tape Électricité, la
réversibilité est conservée, les logiciels étant parfaitement capables de
produire é à partir de É, quand même.
Concrètement, dans Word 98, si je règle le logiciel sur majuscules non
accentuées, électricité devient Electricité avec une majuscule, lequel
devient electricité si je reviens en arrière. Bon, je reconnais que Word
est particulièrement crétin en général et en particulier, et ça a peut-être
été modifié dans les dernières versions (pas sûr, ça). C'est, bien sûr,
quelque chose qui pourrait être réglé avec un petit effort (certes
improbable) des programmeurs. Mais si, à cause d'une difficulté à la saisie
des majuscules accentuées, on a tapé effectivement Electricité, pratique
qu'il me paraît difficile d'empêcher totalement, la réversibilité demeure
impossible, dans tous les cas.
D'autre part, il existe un certain nombre de cas où la réversibilité de la
majuscule n'est pas souhaitable. Par exemple, les noms propres doivent
conserver leurs majuscules, quelle que soit la casse du texte courant. Si
j'ai un texte en tout caps que je désire passer en bas de casse, je ne
souhaite pas que FÉE ÉLECTRICITÉ devienne fée électricité. Il faut donc que
le É ou le E soit effectivement une majuscule codée tel quelle, et non une
bas de casse affectée d'un attribut <capitale> qui sera écrasé lors du
changement de casse. Si je saisie fée Electricité, je ne peux pas obtenir
FÉE ÉLECTRICITÉ. Il faut donc un système qui autorise effectivement la
saisie directe des majuscules accentuées, et seules des majuscules
accentuées autorisent une réversibilité continue et cohérente. Je ne dis
pas que je recommande l'usage du verrouillage des caps pour la saisie en
capitales, mais il a l'avantage de permettre l'accentuation aisée des
majuscules.

>        Pour une foule de gens qui ont appris à lire et à écrire comme
>        moi, la majuscule de é s'écrit E, la majuscule de ê et de è aussi.
>        Electricité en début de phrase ou fée Electricité, ce n'est ni une
>        faute d'orthographe, ni même une deuxième orthographe pour
>        électricité, c'est écrire comme ça la majuscule de é. A moins
>        que Charbon ne soit une deuxième orthographe pour charbon...

Si la majuscule de éèêë est E, comment expliquer (je parle de pédagogie)
que la petite cap de é est É, celle de è, È, etc. ? Nous, professionnels,
comprenons bien la différence entre majuscules et capitales. Je doute que
ce soit le cas, spontanément, du commun des mortels.

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Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
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Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).