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Message : Re: Usages typographiques particuliers à la botanique ?

(Jacques Melot) - Samedi 11 Novembre 2000
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Subject:    Re: Usages typographiques particuliers à la botanique ?
Date:    Sat, 11 Nov 2000 15:35:24 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 11/11/00, à 14:21 +0100, nous recevions de Nicolas Balbo :

Bonjour,

Je suis en train de travailler à la mise en page d'une traduction
d'un manuel de jardinage.


J'espère en passant qu'on n'y utilise pas « mulch », mais bien « paillis » à la place (et « accot », si nécessaire). Je suis malheureusement prêt à parier le contraire.


La traductrice m'assure que l'usage, dans ce type d'ouvrage, est de
laisser les noms de variétés (pour les plantes ou les fleurs) entre
guillemets anglais simples, comme dans la version originale anglaise,
alors que j'étais tenter d'utiliser les guillemets anglais doubles.


Je ne suis pas très au courant des pratiques typographiques qui ont cours dans les écrits sur le jardinage. Cependant, et je pourrais m'en expliquer, je suis de ceux qui n'admettent pas l'usage des guillemets non français dans les textes rédigés en français, même à l'intérieur de guillemets. De plus, l'emploi de guillemets simples est également contestable en soi (j'estime utile de préciser, que contestable ne signifie pas condamnable). Toujours est-il qu'en botanique - pure et dure - on désigne les taxons infraspécifiques (dont les variétés sont un cas particulier) de la manière qui apparaît sur l'exemple suivant :

/Agaricus melotii/ var. /balboi/ Lacroux,

s'il s'agit d'une variété (en convenant que la barre oblique représente un délimitateur pour l'italique ; ici « Agaricus melotii » est le nom de l'espèce à la variété de laquelle on s'intéresse, « var. » est l'abréviation normalisée du latin « varietas » et indique le rang, « balboi » est ce qu'on appelle l'épithète variétale ou, plus généralement, infraspécifique, et Lacroux, tja..., est-il besoin de le préciser, est le nom du célèbre atomicien de l'orthotypographie, botaniste à ses heures, et, en l'occurrence, l'auteur du nom de la variété).

Mais peut-être n'ai-je pas bien compris votre question, ne voyant pas exactement comment les noms en question se présentent dans le travail que vous avez à mettre en page. De plus, la manière dont vous vous exprimez, laisse supposer que vous employez le terme « variété » dans le sens vague du grand public, c'est-à-dire comme un équivalent du mot « espèce ». Si tel est le cas, l'usage de guillemets prend alors des allures de faute nette.


L'un ou l'une d'entre vous pourait-il me confirmer cet usage, ou me
citer un ouvrage de référence en la matière ?


Eh bien, si j'étais à votre place, j'irais consulter, dans une bibliothèque assez importante, des ouvrages de jardinage, essentiellement des ouvrages sérieux plubliés au plus tard vers, disons... 1960, pour me faire une idée des bonnes pratiques. Ce qui a été publié plus récemment risque de donner des exemples de pratique fortement influencée, voire gâtée, par l'omniprésence de la production anglo-saxonne, ce qui, quelque part, serait en contradiction avec votre démarche actuelle qui consiste à s'informer au mieux des bonnes pratiques. En effet, ce qui résulte dans l'ensemble de cette influence est une foule de faits typographiques, isolés, paucifactifs, et donc plus ou moins contradictoires, c'est-à-dire une véritable « cacographie » et non pas l'apparition de nouvelles règles qui se substitueraient aux règles typographiques françaises actuelles, au grand dam des uns et à la satisfaction (ou l'indifférence) des autres.

   Bon courage !

   Jacques Melot


Merci

Nicolas Balbo
--

Nicolas BALBO	<mailto:balbon@xxxxxxxxxx>

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