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Message : Papp ! ca ne nous rajeunit pas...

(Alain Hurtig) - Mardi 22 Janvier 2002
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Subject:    Papp ! ca ne nous rajeunit pas...
Date:    Tue, 22 Jan 2002 18:07:23 +0100
From:    Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>

At 11:33 +0100 22/01/02, Damien Wyart wrote:
>Une recherche Internet sur Papp ne donne pas grand'chose sur ce thème.
>
Mais sur la liste Typo, il s'est écrit ceci :

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Date: Wed, 18 Feb 1998 15:56:07 +0100
To: TYPOGRAPHIE Distribution List <typographie@xxxxxxxxxxxx>
From: Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>
Subject: Re: Justif optique & consorts

At 14:05 +0100 17/02/98, Jacques Andre wrote:
>Parmi les choses que je connais sur ce sujet, il faut citer le travail
>de thèse de Claude Betrisey (quand il était à l'EPFL, Lausanne -
>maintenant il est chez Microsoft) : il considère globalement
>une ligne et pour chaque caractère il calcule une surface « visuelle »
>qui est en général plus grande que la vraie surface du caractère
>
Ce débat devient trop compliqué pour moi ;-)

Il est clair pour moi que s'y mélangent plusieurs notions, d'approche par
paire, de gris d'une ligne, d'un paragraphe ou d'une page, d'harmonie
mot/espace, et in fine (si j'ose dire) de fin de ligne et de justification.

Je crains que nous ne soyons tombés dans une série de contradictions
insolubles, et si quelqu'un veut bien éclairer ma lanterne, ce sera avec
plaisir.

--------------
Cela dit, cette histoire de « surface d'encre » me fait penser à un essai
de classification tenté à la fin des années 1980 par un typographe
franco-hongrois nommé Tybor Papp (quelqu'un connaît ?)

Son idée était de rompre avec les classifications par formes (empattement,
pas d'empattement, etc.) pour ne considérer que le « poids d'information »,
la surface encrée, spécifique pour une police (dans une graisse et un corps
similaire, of course). L'idée était qu'une police _peu_ encrée comportait,
à poids d'encre égal, plus d'information qu'une police très encrée (donc
qu'elle était plus « intelligente », s'adressait plus à l'intellect qu'à
l'affect).

En pratique, Tybor scannait une page d'un texte donné, composé dans une
police donnée, et il calculait le rapport pixels blancs/pixels noirs du
fichier Tiff, puis il reportait le résultat sur une table.

On pouvait alors reclassifier les polices non pas en fonction de leur
esthétique ou de leur histoire, mais de leur force de conviction et d'appel
à l'intelligence. Les résultats étaient parfois surprenants - pour tout
dire, ça se pratiquait en réunion (j'ai assisté à deux ou trois), et
c'était surtout l'occasion de boire des coups avec les copains et de
discuter de typographie.

En tout cas, le projet était rusé, rigolo, un peu fou, mais je ne crois pas
que ça ait abouti...


Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit
de sommeil et il n'y paraîtra plus.
    Brigitte Fontaine

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Date: Thu, 19 Feb 1998 11:16:17 +0100 (MET)
Subject: Re: Justif optique & consorts
From: Eric Angelini <keynews.tv@xxxxxxxxx>
To: TYPOGRAPHIE Distribution List <typographie@xxxxxxxxxxxx>
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 > From: Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>
 > Cela dit, cette histoire de « surface d'encre » me fait penser à un essai
 > de classification tenté à la fin des années 1980 par un typographe
 > franco-hongrois nommé Tybor Papp
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... j'ai eu la même idée il y a qq années avec un ami; ns avons trouvé un
americain de Hawaii qui ns a écrit un pgm pour calculer le nombre de pixels
consommés par une lettre; ns avons ainsi, pour une certaine fonte -le
courier-
divisé les 26 lettres de l'alphabet en deux groupes baptisés 'léger' et
'lourd'; nous avons composé ensuite deux lipogrammes complémentaires aux
nombre de lettres identique, au nombre de blancs identiques (drapeaux
compris!), et au sens identique (bonjour le travail oulipien et prise de
têteux!).
A l'oeil c'est une pure merveille  ;-)
Nous avons imprimé le texte lourd (qq lignes) en bas d'une feuille A4 et
le texte léger en haut; orgasme garanti!
-la typo fait jouir parfois, pardon!-
Amitiés,
EA

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-- 
« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.