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Message : Re: Typo du_Monde_, suite

(Jef Tombeur) - Mercredi 23 Janvier 2002
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Subject:    Re: Typo du_Monde_, suite
Date:    Wed, 23 Jan 2002 12:12:21 +0100
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>

----- Original Message -----
From: "Alain Hurtig" <alain@xxxxxxxxxxxxxx>
> Petit retour sur l'interview du Nouvel Obs'. Je me demande si le
> journaliste ne s'est pas tout bonnement payé la fiole de sa belle (mais
> ignorante) interlocutrice !
> --
On a été au moins deux à le penser... Ou à se poser sérieusement la
question.
Ph. Gavi, que j'ai vaguement connu quand j'étais correspondant rég. de
_Libé_ avant 1981, en est bien capable.
Mais plus ouvertement, tout autrement.
Car il a 'de la bouteille' et donc ne devrait pas se livrer à un viol
flagrant de la déontologie...
À moins bien sûr qu'un sec. de rédac. s'en soit chargé, en ne lui demandant
pas son accord.
Supposons Gavi un peu au fait de la typo...
Il s'étonne donc en son fort intérieur des 360 polices évoquées réduites à
trois (confusion sans doute entre familles, styles, graisses, etc. ; &
simplification abusive : J.-F. Porchez a recensé plus de trois polices
encore employées par _Le Monde_, c'est plus proche de six que de trois), de
l'emploi de « la serif »...
Qui l'autorise (ou un sec. de rédac. un tant soit peu formé) à capitaliser
le s et accentuer le e (Sérif) ?
Qui l'autorise, si jamais l'interlocutrice avait apporté un autre
commentaire à sa question, à sucrer la précision que sa question est
supposée déclencher ?
Formellement, personne sans doute.
En fait, même s'il est vain de tenter d'imaginer un dialogue reprenant le
point précédent (les 360 polices, la nature de cette police à empattement
qui ne peut être que la police courante, donc la Le Monde), on ne peut que
supposer que l'interlocutrice botte en touche... Qu'est-ce qui peut «
autoriser » Gavi à ne lui laisser - possiblement après avoir ou non tronqué
sa question (il est courant de poser des questions plus longues, de les
réduire, lors de la rédaction de la copie, afin de donner plus de place aux
propos de l'interlocuteur)-, que ce « je suis la police des polices » ?
En « bonne » pratique journalistique, il faut vraiment que l'interlocutrice
s'enferre encore davantage en débitant bêtises sur bêtises, ou réponde à
côté de la question...
Tout ceci est bien sûr subjectif. Ce n'est pas par réflexe corporatiste que
je me livre à ce genre de supposition.
S'il en était autrement, pour Ph. Gavi, ce ne serait pas simplement se «
payer la fiole » de Nathalie B., ce serait la dénigrer, sciemment, avec une
volonté de nuire, d'entâcher sa réputation. Ce serait un cas d'école de
journalisme : l'exemple même de ce qui est totalement prohibé. Je préfère
penser qu'elle s'est chargée elle-même. Elle s'est payée sa propre fiole
sans même s'en rendre compte...
Ce qui laisse d'ailleurs rêveur à propos de la capacité de ses employeurs :
il semble qu'ils l'aient employée vraiment à la légère ou qu'on peut leur
faire gober n'importe quoi.
De supputation en supputation fondées sur du vent (se prononcer vraiment
supposerait de rencontrer les deux personnes en cause, de se documenter), je
vais aussi finir par avancer n'importe quoi...
Mais à ce point d'inanité des propos rapportés, laisser entendre que Ph.
Gavi ait encore amplifié l'effet produit laisse présumer que son attitude a
été malveillante, et de manière insidieuse... et c'est autre chose (bien
sûr, pour Alain, ce n'est pas du tout intentionnel). J'ai plutôt tendance à
penser que Gavi a tenté de limiter la casse, mais a fini par renoncer
partiellement.

Je trouve qu'il ressort surtout de cet entretien que _Le Monde_ a laissé
Nathalie B. se _payer sa fiole_.
C'est aussi très subjectif. Mais pour certains, c'est plus la réputation du
_Monde_ que celle de Nathalie B., déjà faite, ai-je cru comprendre, qui en
prend un sacré coup.

Autant je ne soutiendrai pas mordicus ce que je présume trop légèrement à
propos de la manière dont Gavi a rendu compte de cet entretien, autant je
persiste et signe : Nathalie B., en mesurant mal ses propos (sauf si, bien
sûr, Gavi les aurait totalement déformés ; ce que je ne soutiens évidemment
pas), a sérieusement écorné le renom de ce quotidien.

Pour le reste, et se faire une opinion, il faudrait savoir ce que Nathalie
B. et Ph. Gavi en pensent...