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Message : Charte et vache sacree (etait: imprimerie, Charte et nombre d'or)

(Alain Hurtig) - Samedi 06 Avril 2002
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Subject:    Charte et vache sacree (etait: imprimerie, Charte et nombre d'or)
Date:    Sat, 6 Apr 2002 10:34:22 +0200
From:    Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>

Tiens, le débat sur la Charte redémarre...

Qu'on permette à l'auteur de celle-ci (en tout cas de sa première version :
ce fut un travail collectif de lancer cette liste) de donner son point de
vue et de rassembler ses souvenirs.

Notre idée était simplement d'éviter certains écueils. Le bruit et le
bavardage, horripilants sur certaines listes. Les guerres entre systèmes
d'exploitation, types de matériel, logiciels utilisés. Les sujets par trop
connexes, comme ceux qu'on rencontre (légitimement pour le coup) sur les
groupes Usenet consacrés à la PAO.

Pour le reste, tout nous semblait ouvert. L'expression « les problèmes de
composition, de typographie - française ou étrangère - et de mise en
pages » (incluant de fait la composition en HTML, par exemple) nous a parus
suffisamment vaste et précise à la fois pour ne pas brider les discussions.

Mais bon : la Charte n'est pas une vache sacrée, c'est juste un garde-fou.
De ce point de vue, elle a été très efficace. Il faut aussi rappeler
qu'elle appartient à tous, et que s'il apparaît nécessaire de la changer,
de la corriger, de la modifier, il suffit d'en faire la proposition et
qu'un rapide débat permettra d'entériner ou de rejeter les amendements
proposés.

Juridiquement et techniquement, la liste Typo appartient à Jacques André.
Dans la réalité, elle appartient à ses lecteurs et à ses contributeurs...
Elle est faite de ceux qui y interviennent, sur les sujets qui les
intéressent.

Personnellement, j'ai toujours regretté sur cette liste qu'on ne parle pas
(ou presque pas) des problèmes techniques de l'impression (qu'il s'agisse
des machines, des papiers, de l'encre... et même du façonnage). Je le
regrette d'autant plus que je suis chaque jour confronté aux véritables
exploits demandés aux imprimeurs, contraints de faire au mieux avec des
mises en pages qui leur rendent la vie impossible (plus de 300 % d'encrage
en entrée de page, texte en corps 6 et en quadri par-dessus - en flexo !
bonjour le repérage... -, des fariboles de ce genre qu'on semble trouver
tout naturel dans le monde de la PAO).

Je regrette aussi qu'on n'y parle si peu de l'articulation texte-image
(pourtant cruciale, tant l'illustration est désormais un élément majeur des
pages qu'on a tous les jours à imaginer).

Je regrette que la forme des lettres, leur dessin, soit si peu abordée, et
la créativité typographique contemporaine quasiment ignorée (on ose à peine
annoncer la publication de nouvelles polices, et moins encore en faire la
critique)

Quand aux problèmes d'empagement et de nombre d'Or (signalés par Andreas
Schweizer comme étant possiblement hors-sujet), je ne vois même pas où est
le problème... En tout cas moi, je suis preneur ! D'autant que j'ai un
problème sur les bras, de définition précise du canon de Hambidge
(http://www.alain.les-hurtig.org/empagement/)

À rebours, les problèmes de codification ne m'intéressent guère (chacun son
truc) et je ne me sens ni le goût, ni la compétence d'intervenir sur les
questions d'orthotypographie fine. Et bien : il y a ici, je crois, de la
place pour tout le monde et pour de multiples débats.

Cordialement à tous, amicalement aux autres, et une pensée émue à celle que
j'aime : elle se reconnaîtra.


-- 
« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.