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Message : Re: Coupes malsonnantes (Lacroux) - Mardi 06 Août 2002 |
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Subject: | Re: Coupes malsonnantes |
Date: | Tue, 06 Aug 2002 10:19:19 +0200 |
From: | Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx> |
Olivier Randier a écrit : > Il semble que les coupes qu'on juge malsonnantes évoluent avec le > vocabulaire moderne des injures : ---- La tolérance varie surtout en fonction de la nature du texte... © Les anciens typographes n?étaient pas tous bégueules. Dans ses exemples de « bonnes » divisions, Lefevre 1883 donne « con-science »... Dans une phrase comme « La vieille pute se gratte continuellement le cul », on imagine mal qu?un sursaut de décence interdise cette coupure : con | tinuellement. © Dans une encyclique, elle serait mal venue... mais dans les encycliques rares sont les vieilles putes qui se grattent continuellement le cul, alors, tout va bien. L?intelligence des typographes d?antan se manifeste ici dans sa plénitude : «Ce n?est que pour faciliter l?espacement régulier qu?il a été admis de séparer un mot en deux tronçons. Par conséquent, lorsqu?une des règles qui président à la coupure d?un mot mettrait dans la nécessité, pour être suivie, d?espacer irrégulièrement, il vaudrait mieux faire une mauvaise division qu?un mauvais espacement. » (Désiré Greffier, « les Règles de la composition typographique ».) Compose cette forte pensée en corps 1440 et affiche-la dans tous les lieux où rôde et souffle l'esprit borné des « codes »... -------------------------------------------------------- > ma correctrice me refuse la coupe à > tech-nique (ta mère)... ---- Le « tech » est plus gênant que le « nique »... « Gênant », mais non dramatiquement fautif... Gênant jadis... du temps où les textes imprimés étaient aussi (parfois « surtout »...) destinés à la lecture publique... Qui oublie cela ne peut comprendre, par exemple, l'interdiction de couper après « x » et « y » précédés et suivis d'une voyelle... Quand tu lis à haute voix, t'as intérêt à pas te planter dans la prononciation de la syllabe située en fin de ligne, juste avant la coupe. Bon, pour la lecture intime, c'est moins grave... Dans ta petite tête, tu restitues après coup la bonne prononciation, personne n'est là pour se gausser de ta malencontreuse gourance. Moins grave, mais un peu gênant quand même. Donc, pour aider ton seul maître, le lecteur, bannis les coupures qui peuvent susciter au moins deux prononciations distinctes. Si possible ! Si ça ne l'est pas -- en ces temps de justifs bouffonnement étroites, c'est fréquent --, basta ! coupe où ça fout le moins la merde... -------------------------------------------------------- > Par contre, arti-cule (?) est passé, alors que j'avais un doute. > Moins amusant, je suis un peu surpris de son refus systématique de couper > les numéraux en toutes lettres (deux/machins) ---- Mon Dieu... Explique-lui que la composition des nombres en toutes lettres est une des ficelles qui permettent PRÉCISÉMENT de se libérer à l'occasion des contraintes de la compo des chiffres, en particulier de celles qui concernent les coupures... > et certains composés (lui-/même, elle-/même). ---- Mon Dieu... Amicalement, Jean-Pierre Lacroux ----------------------------------------------------------- Bibliographies, citations (langue française, typographie) : http://users.skynet.be/typographie Mise à jour : 24 janvier 2002
- Re: Coupes malsonnantes, (continued)
- Re: Coupes malsonnantes, Jean-Denis (06/08/2002)
- Re: Coupes malsonnantes, Olivier Randier (06/08/2002)
- Re: Coupes malsonnantes, Patrick Cazaux (06/08/2002)
- Re: Coupes malsonnantes, Lacroux <=
- Re: Coupes malsonnantes, Jacques Melot (06/08/2002)
- Non accentuation et fluidité [Fut : Coupes malsonnantes], Jacques Melot (06/08/2002)