Re: Word et la typo français, prosélytisme

["Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>]

----- Original Message -----
From: <goudal@xxxxxxxxxx>
>Mais je présume (...) que s'ils avaient tous
>un savoir faire différent ils avaient peut-être un savoir commun .

Si, si, j'ai même connu un formidable metteur qui lisait brièvement
ce qu'il était dans l'obligation de charcuter (très intelligemment).
Le gars te découpait un titre à toute vitesse, refaisait
manuellement les approches.
On avait un commun accord : je pouvais faire des trucs simples sur
une de ses pages, je le laissais faire des trucs qui ne demandaient
pas de vraie décision rédactionnelle (genre couper une photo de
boulistes si la légende ne mentionnait pas de noms et juste :
l'amicale s'est réunie autour d'un verre après le tournoi de
triplette). Et nous avions tous le plus grand respect pour les
correcteurs (des Alsaciens ou des Suisses bilingues, curieux de
tout, se formant constamment, par eux-mêmes).
En fait, certains metteurs formaient autant nos stagiaires à la mise
en page que nous-mêmes .
Sur le tas. Et ils m'ont encore appris quelques petits trucs.
Hélas, cela s'est dégradé. Dans un autre journal, j'avais
l'impression de devoir enseigner les rudiments de leur métier à des
metteurs (beaucoup mieux payés que des journalistes, je le relève au
passage, et ne faisant strictement que leurs heures, sinon, c'était
le tarif sup. de nuit).
Et à présent, j'ai vraiment l'impression de me mêler de ce qui ne me
regarde pas quand je dois dialoguer avec un jeune graphiste chargé
de la mise en page. Il me remet à ma place vite fait et me fait
comprendre qu'il n'a pas de temps à perdre. Il se livre à l'acte
majeur de la publication (comme on disait l'acte architectural) :
faire une page qui lui plaise graphiquement...
En revanche, je rencontre de plus en plus de jeunes graphistes qui
s'intéressent vraiment à la typo, et approfondissent. Et pourraient
sans doute largement m'en remontrer...
Maintenant, que se passera-t-il pour eux en entreprise, c'est une
autre histoire.