----- Message d'origine -----
A
18:20 2002-10-23 -0400, patrick andries a écrit :
J'aimerais bien savoir pourquoi on ne peut pas taper les tirets(*)
avec les claviers standard ?
[Alain]
Réponse simple et humoristique (humour noir) : parce qu'ils n'y sont pas...
Cela étant, au Québec tout au moins,
[PA2] Je pense que c'est (aussi) une convention
américaine (pur hasard).
la convention est de mettre deux traits d'union de suite dans les textes
destinés à l'édition pour les représenter (et Word a adopté la même pratique
-- ce logiciel remplace automatiquement deux traits d'union de suite suivis
d'une espace et d'un mot par un tiret -- à moins que l'on désactive cette
fonction implicite).
[PA2] Oui, mais dans ce courriel ceci ne m'est
pas disponible !
Je comprends que ces caractère ne se trouvaient
pas dans le Latin-1. Mais pourquoi manquait-il ? Ils sont pourtant utilisés
dans les langues du Latin-1 ?
[Alain]
Parce que dans les jeux de caractères à 8 bits et la structure des jeux de
caractères ISO codés sur un octet, on ne peut coder que 96 caractères dits «
graphiques »... Or pour les 14 langues officiellement prises en compte dans
l'alphabet latin n° 1, le consensus international n'a pas permis de sacrifier
d'autres caractères pour aller jusqu'au tiret.
[PA2] Oui, bien sûr. C'est une réponse évidente,
je dirais même un peu politique. Mais quels critères de choix ont été
utilisé ? Je ne sais pas, mais le « ¦ », par exemple, me semble nettement
moins utile. Dans quelle langue s'utilise-t-il avec plus de fréquence que le
tiret ? Ni en anglais, ni en français, ni en espagnol, ni en allemand, ni en
néerlandais que je sache.
Pourquoi cette raison historique
devrait-elle encore nous empêcher -- aujourd'hui qu'Unicode devient
omniprésent -- d'utiliser ces signes faisant partie intégrante du français
?
[Alain] Empêcher est un grand mot, mais il y a des solutions
déjà implantées, comme celle adoptée au Québec chez les éditeurs, qui
correspond à la pratique adoptée par Word.
[PA2] Oui empêcher est un peu fort, disons qu'il
faut le vouloir (pas gravé et pas dans Latin-1) ou disposer d'un logiciel qui
interprète certaines conventions et permettent de coder en autre chose que du
Latin-1/9. Mais la question se situe ailleurs : pourquoi la gamme des
touches sur un clavier devrait-elle encore être liée aux caractères
disponibles dans le Latin-1 ou le Latin-9 ? Pourquoi donc perpétuer un état de
fait moins que parfait ? Pourquoi traiter le tiret différemment des autres
signes du français (cf. ci-dessous pour le <o,e>)?
P. A.
(*) Idem pour le <o,e>.
[Alain] L'histoire du <oe> dans le « latin 1 » est
plus pénible : c'est Bull, représentant la France (sans avoir assez consulté
d'autres Français), qui a empêché que le <oe> proposé par IBM et
l'Allemagne dans les propositions initiales n'y ait sa place !!! L'histoire
est triste, amis véridique.
[PA2] Amis, nous le sommes.
Le Canada s'était timidement objecté (je ne faisais pas à l'époque
partie du comité de l'ISO impliqué, et je suis arrivé trop tard), mais devant
le refus officiel des représentants de la France pour soutenir leur propre
langue (parce que les imprimantes produites par Bull ne comportaient pas déjà
la ligature), le Canada (représenté alors par un unilingue anglophone) a
baissé les bras... et les Suisses représentés étaient d'accord avec la
France...
[PA2] C'est du joli. Mais -- comme pour le tiret
-- il existe des logiciels comme Word qui corrige cette lacune
;-)
Dans le «
latin 9 » (ISO/CEI 8859-15), cela a été corrigé en 1998 (je me suis battu
suffisamment pour cela), mais cela n'aura fait que réparer une erreur
historique et produit une solution (qui permet une interopérabilité dans les
deux sens) pour ceux qui, temporairement, ne peuvent passer au jeu universel
de caractères.
[PA2] Donc avant toute pour l'ISO 10646 et
l'Unicode et des claviers plus complets !