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Message : Re: [typo] Re: femmes & typo

(Jef Tombeur) - Vendredi 18 Juillet 2003
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Subject:    Re: [typo] Re: femmes & typo
Date:    Fri, 18 Jul 2003 18:22:45 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>


From: "Martine Burny" <m.burny@xxxxxxxxxxxxxxxxxx>

Merci encore. Pour Guillard, je connaissais, pour Peter Weiss, cela
m'avait échappé...

Puisque cela intéresse, citons Pierre-Marie Grinevald (ex-conserv.
de l'I.N.), dans « Richelieu et l'Imprimerie Royale »,_Richelieu et
le monde de l'esprit_, Chancellerie des universités de Paris &
Académie française, Sorbonne, nov. 1985.

« (...) en 1631 Richelieu entreprend de reconstituer la Compagnie
des Usages et de lui attribuer un nouveau privilège exclusif de
trente ans. (...) [Il] reçoit la direction de la publication des
bréviaires et livres d'église conformes à l'usage romain réformé à
l'issue du concile de Trente - les « usages romains ». (...) Par un
brevet en date du 31 octobre 1631, Richelieu se faisait confier par
le roi le soin de désigner les noms des libraires chargés de
l'édition des « usages ». Le 26 novembre de la même année, le
cardinal nommait pour cette entreprise avantageuse Claude et
Sébastien Chappelet, Michel et Jean Sonnius, Claude, Sébastien et
Gabriel Cramoisy, Robert Fouet, Antoine Vitré, Charles Morel,
Étienne Richer, Eustache Foucault, Guillaume Le Bé, ainsi que les
veuves Méjat, Buon et de Varennes. »

Bon, il faudrait vérifier si les Chappelet, Sonnius, Cramoisy,
forment un seul et même atelier, voir la proportion des imprimeries
autorisées par rapport à l'ensemble des imprimeurs (a-t-on besoin
d'autorisation pour imprimer des affichettes, autre chose, n'y
a-t-il pas des imprimeries exerçant sans contrôle), mais il
semblerait que les veuves, à Paris en 1631, forment une part non
négligeable des dirigeants d'entreprises de librairie et
d'impremerie.

À même époque (pas précisée, le contexte laisse supposer qu'il
remonte à la période 1612-1635), dans un manuscrit attribué à Paul
Estienne, il est fait état du fait que l'art d'imprimer « autrefois
(...) exercé avec honneur par des personnages doctes, expérimentés
et de moyen, est tombé maintenant entre les mains de personnes de
petite condition pour la plus part, qui de compagnons et manouvriers
se sont rendus maistres, l'exerçant avec tant de vileté qu'ils ont
réduit cest art entre les mécanicques au lieu de noble qu'il est et
qui peut estre tenu entre les libéraux et compagnons de bien. »
Faut-il y voir une critique du travail des ateliers des veuves ?
Rien ne l'indique. Toujours est-il que Sébastien Cramoisy allait
être porté en charge de l'Imprimerie Royale. P.-M. Grinevald relève
que Richelieu avait précédemment placé à la tête de la Compagnie du
Navire et de la Compagnie des usages mais que « la tentative de
l'imposer comme libraire de l'Académie à la mort de Jean Camusat
échoua au profit de la veuve de celui-ci après l'intervention de
Jean Chapelain (juillet 1639). »