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Message : Re: [typo] Capitale universitaire..

(Thierry Bouche) - Mercredi 22 Octobre 2003
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Subject:    Re: [typo] Capitale universitaire..
Date:    Wed, 22 Oct 2003 15:34:42 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Bonsoir, j'ai l'impression que tout le monde se lasse, mais ce serait
dommage que ça s'arrête par épuisement aréopagique...

Le samedi 18 octobre 2003 à 07:09:52, Jean-François Roberts écrivit :

JFR> Aucune invention... c'est vous qui inventez... sourire. Et ça vous permet
JFR> d'escamoter l'argumentation qui vous dérange.

non

JFR> J'ai bien rappelé que la marche usuelle en tout-cap. est d'accentuer toutes
JFR> les cap. - majuscule comprises, donc. J'ai indiqué la marche du _Journal
JFR> officiel "Associations"_ pour bien montrer que ça n'est pas une *nécessité*
JFR> pour la compréhension.

oui, c'est bien à cela que je réponds. La marche du JO-A me semble un
typique exemple de ce qui ne tient pas la route. Si donc on n'accentue
que lorsque c'est nécessaire, dans un titre (nom d'assoc.) comme
« l'Écossais cassé » vous imprimez « L'ÉCOSSAIS CASSÉ », OK ? on aurait
donc

1. L'ECOSSAIS SE CASSE
2. L'ÉCOSSAIS CASSÉ
3. LE TISSU ECOSSAIS RAYE

Bref, on assure une cohérence locale et un bordel global. Je ne vois pas
quel mécanisme psychocognitif pourra être invoqué pour dire que ça rend
le lecteur heureux.

Mais oui, on se focalise ici sur un tout petit point de détail, le cas
de cette marche JO-A qui me semble, à moi, complètement déconnante.

Dans le cas de la marche traditionnelle (qui est donc celle du JO) :
tous les accents en tout-cap & pas sur les majuscules dans du texte
(c & bdc), on est d'accord que ça n'est pas une nécessité pour la
lecture. C'est juste un confort pour un certain nombre de lecteurs et, à
vous lire, un inconfort pour d'autres. D'où, inévitablement, la
multiplicité des marches.

JFR> Enfin, et surtout, vous ne sortez pas de l'ornière, malgré votre
JFR> protestation du contraire : en effet, votre mirifique exemple "L'ECOSSAIS
JFR> CASSÉ" est justement censé (une fois de plus, et comme toujours) justifier
JFR> votre parti d'accentuer les *majuscules en texte b.d.c.* - alors même que
JFR> vous venez d'admettre la contradiction, vous interdisant de justifier quoi
JFR> que ce soit pour les majuscules à partir du tout-cap.

non, pas du tout. Je sors cet exemple « fantasmagorique » parce que je
suis joueur : d'une part, on pourrait imaginer que le typographe qui
apprécie la distinction cap-majuscule la préserve en tout-cap par
l'observation de la règle « on n'accentue pas les majuscules » : on
distinguerait ainsi l'Écossais individu de l'écossais adjectif *même*
en cap ! D'autre part ça me permettait de montrer que ce É qui distingue
dans du texte un natif de sa jupe serait un coup représenté par un É et
un autre coup par un E selon le contexte. On ne lit certes pas un mot en
tout-cap et un mot en bas de casse dans du texte au long de la même
façon. Mais le fait que leur orthographe varie est assez troublant,
surtout si le É existe dans l'environnement typographique, mais ne se
manifeste qu'en tout-cap et pas pour une majuscule.

JFR> La marche n'accentuant pas les majuscules en texte b.d.c. n'est pas "une
JFR> marche valide à 99 %" !

C'est la marche du JO-A qui me semble invalide à 100 % si l'association
« l'amicale des Écossais de Paris » change d'intitulé le jour où elle
fusionne avec son homologue de L'Haÿ-les-Roses ?

JFR> Elle est bien valide à 100 %, une fois qu'on se débarrasse du mythe
JFR> quasi religieux qui vous aveugle, que les cap. sont lues comme les
JFR> b.d.c.

diable !

JFR> Ou bien n'êtes vous pas encore revenu de votre stupeur
JFR> républicaine, quand vous avez constaté que 60 secondes font une
JFR> minute, 60 minutes une heure... et 24 heures une journée, 7 jours
JFR> une semaine, etc. ?

foutre non !


JFR> Nul doute que le raisonnement, vicieux par
JFR> excellence, du grand quotidien outre-atlantiste vous plaira.

oui, j'aime bien les raisonnements vicieux qui ne sont pas viciés.
C'est-à-dire que j'aime bien les règles qui prennent en compte toutes
les possibilités, et qui ne multiplient pas les cas d'exceptions
circonstanciées, à charge au lecteur d'y trouver une cohérence. En
l'occurrence, les Français on réglé le pb de façon sensiblement plus
élégante : les sigles, les nombres sont invariants.


                 *****

Mais vraiment, la question qui se pose est celle de savoir quelle est la
flexibilité autorisée par une marche par rapport aux standards généraux.
L'orthotypographie, comme l'orthographe, ne procure de bienfaits que
dans la mesure où elle est constante. La cohérence minimale réclamée par
tous les auteurs est au niveau de l'ouvrage. Ça me semble bien peu
ambitieux. La « cohérence » des caractères accentués au JO-A est assurée
au niveau de l'intitulé : je me demande si on peut encore parler de
cohérence !

Les « marches simplifiées » ou ad hoc on ceci d'intéressant qu'elles ne
« marchent » pas. Mais il  n'y a pas de consensus suffisant pour aller
assez loin dans le consensus (de telle sorte que les titres soient
composés pareil aux PUF ou chez Larousse). Je crois que renvoyer tout le
monde dos à dos en invoquant la liberté fondamentale de chacun à
développer _sa_ marche est un cul-de-sac intellectuel. Toutes les
solutions ne se valent pas, même s'il en existe souvent plusieurs
d'égale qualité.

 Thierry Bouche