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Message : Re: [typo] BnF (long)

(Jean-François Roberts) - Samedi 13 Décembre 2003
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Subject:    Re: [typo] BnF (long)
Date:    Sat, 13 Dec 2003 04:42:21 +0100
From:    Jean-François Roberts <jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx>

Bien d'accord avec cette réponse en son ensemble. Au risque de faire "cour
(cours ?) d'école", je renchérirai même en rappelant que la même
bibliothèque (de France, donc) s'est encore appelée, en son temps,
"Bibliothèque impériale"...

De même que l'Imprimerie nationale a été Imprimerie impériale et Imprimerie
royale, tour à tour.

En bref : "Bibliothèque nationale" est une appellation tardive - rapportée à
l'origine de l'institution - et somme toute de faible durée historique. Même
si elle paraît longue et "immémoriale" à l'aune d'une existence humaine...
déshistoricisée, semble-t-il.

Plus généralement, c'est bien le problème des mythes de fondation : ce qui
est semble devoir être toujours-déjà là. Et on recrée le monde pour le
conformer à cette vision. Quitte à récuser toute évolution, perçue comme
destructrice de l'essence (imaginée) de la chose.

Pour citer le poète :  "Le vent se lève. Il est temps de vivre."

La Bibliothèque nationale est défunte. Vive donc la Bibliothèque nationale
de France (BNF).


> De : jpg45@xxxxxxxxxx (Jean-Philippe Gérard)
> Société : <>
> Répondre à : typographie@xxxxxxxx
> Date : Fri, 12 Dec 2003 19:36:14 +0100
> À : typographie@xxxxxxxx
> Objet : Re: [typo] BnF (long)
> 
>> Le 12 décembre 2003, Jacques Melot écrivait divers choses :
> 
> (...)
> 
> JM> "Quant à la Bibliothèque nationale, il n'y en a qu'une : c'est la
> JM> bibliothèque nationale française qui occupe ce nom depuis le XVIIIe
> JM> siècle et fait qu'il n'est plus disponible pour une autre depuis."
> 
> C'est moi la première, c'est moi la première-eu ! Na nanère-eu !
> 
> Sérieusement, nous ne sommes pas dans une cour d'école. *Bibliothèque
> nationale* n'est pas un nom déposé. Devons-nous payer des droits
> d'auteurs à la Grèce pour le mot république ?
> 
> Savez-vous que la *Bibliothèque nationale* s'appelait auparavant
> *Bibliothèque du Roi* ou *Bibliothèque royale*, et que ces vilains
> belges nous ont piqués le nom de Bibliohtèque royale ? À moins que la
> France ai fait don au monde de l'appelation *Bibliothèque royale* en
> même temps que la photographie. Sacré Arago.
> 
> Que cette institution prenne le nom de *Bibliothèque nationale de
> France* en lieu et place de *Bibliothèque nationale* n'est absolument
> par réducteur, mais l'expression d'une affirmation de son identité. Qui
> plus est, si "un déménagement n'est pas en soi une raison de changer de
> nom", il ne l'interdit pas. De là à savoir qui à la plus ancienne
> appelation *nationale*, je m'en contrefiche. La British library se nomme
> ainsi depuis l'origine, avant même que leurs anciens colons américains
> aient eux-mêmes une Library. Enfin, de là a vérifier quels sont les
> pixels actifs sur les pages d'accueil, je ne trouve pas de mots pour
> traduire mon sentiment.
> 
> La Bibliothèque nationale de France, je ne l'ausculte pas, je l'utilise.
> Ce n'est pas le symbole d'une soi-disante grandeur passée ou perdue.
> C'est un formidable outil de travail.
> 
> Cordialement,
> -- 
> Jean-Philippe Gérard