Archive Liste Typographie
Message : Re: [typo] Quelle est la science qui d éfinit l'alphabet ?

(L.L. de Mars) - Dimanche 28 Mars 2004
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: [typo] Quelle est la science qui d éfinit l'alphabet ?
Date:    Sun, 28 Mar 2004 13:16:38 +0200
From:    "L.L. de Mars" <lldemars@xxxxxxxxxx>

C'est néanmoins le terme de "graphology" que retient l'ouvrage cité de R.
Huddleston et G. K. Pullum, _The Cambridge Grammar of the English Language_,
p. 3. (Autrement dit, le fait que le terme soit "déjà pris" n'empêche
nullement de l'employer dans une acception différente, lorsque le contexte
est bien défini, comme c'est le cas en linguistique.)

[PA] Est-ce vrai en français ? Une encyclopédie française moderne utilise-t-elle encore graphologie ?

Bin non. Ce genre de ponts translinguistiques relève des méthodes de Brisset et n'intéresse que la poésie brute. Quand on voit les problèmes d'interprétation dans le simple domaine de la linguistique que donne l'usage unique du «language» pour les deux axes «langue» et «langage», il vaut mieux s'arrêter là dans les comparaisons foireuses. Pour l'usage de «graphologie», pourquoi votre interlocuteur ne nous a-t-il pas sorti une fois de plus son Petit Larousse mais une grammaire anglaise? Ce sera quoi la prochaine fois, un guide de secourisme suédois, Mickey en italien? Pour la science de l'alphabet, ça va dépendre des écoles (pour un Derridien je suppose que ce sera la graphématique), de la période de l'histoire (l'article de l'Universalis consacré à l'écriture et l'alphabet s'ouvre sur la philologie et s'en tiendra là pour la bannière) ou encore du champ de travail : l'étude d'un «système de signes servant à la transcription des sons» ne relève-t-il pas de la sémiotique? Mais est-elle dissociable de la paléographie qui fera l'étude de son histoire? Etc. En fait, je ne vois pas tellement l'intérêt pour la pensée d'en isoler l'étude sous le nom précis d'une science, à moins d'en faire une science morte : ça me parait à peu près aussi pertinent aujourd'hui, ce cloisonnement épistémologique, que la taxinomie l'était pour un naturaliste comme Fabre, ou la lexicographie pour Benveniste.

L.L.d.M.