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Message : Re: [typo] alignement optique

(Thomas Linard) - Mercredi 14 Juillet 2004
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Subject:    Re: [typo] alignement optique
Date:    Wed, 14 Jul 2004 07:14:18 +0200
From:    Thomas Linard <thomas.linard@xxxxxxx>

Le 2004-07-13 11:59, Alain Hurtig a écrit :
Deux questions :
1. La justification optique (ou supposée telle) de Indesign donne des
résultats à droite tout aussi déplorables que ceux de son honorable
challenger, voire pires selon les paramétrages. Je trouve ça étrange et peu
compréhensible.

Tiens, c'est XPress maintenant le challenger ? ;-)

Blague à part, voici les idées qui me viennent sur la justification dans
InDesign :

1. Deux stratégies de césure sont possibles : « Compositeur de
paragraphe Adobe » et « Compositeur ligne simple Adobe ». La première
implique une analyse de tout le paragraphe pour déterminer les meilleurs
coupures possibles, la deuxième est comparable à XPress. Les réglages
possibles portent sur : « Mots d'au moins : X lettres », « Après
premières : X lettres », « Avant dernières : X lettres », « Limite de
césure : X tirets », « Zone de césure : X mm » et une règle graduée
permettant d'indiquer si on souhaite un « espacement amélioré » ou «
moins de tirets ».

2. Les réglages de justification : « intermots », « interlettrage », «
mise à l'échelle glyphe », avec pour chacun un réglage « minimal(e) », «
optimal(e) », « maximal(e) », les valeurs par défauts étant
respectivement « 80 %, 100 %, 133 % », « 0 %, 0 %, 0 % », « 100 %, 100
%, 100 % ».

3. Le crénage : il peut être manuel (réglable par millième de cadratin),
métrique ou optique. Les deux derniers sont automatiques. Métrique est
comme dans XPress : InDesign suit la table de crénage des polices.
Optique signifie qu'InDesign analyse la forme des lettres et crée en
quelque sorte des tables de métrique à la volée. C'est pratique quand on
doit se méfier des tables de crénage des polices que l'on utilise
(faites juste pour l'anglais par exemple) ou que l'on mélange des
polices dans un même mot -- mais c'est gros consommateur de puissance.

4. Les ligatures : si on veux une ligature ffi dans « efficace » avec
XPress, il faut prendre une Type 1 Expert, et le logiciel ne saura plus
couper si nécessaire entre les deux f. Avec InDesign, le réglage «
Ligatures » (activé par défaut) ne gêne pas les coupures de mots (et ça
marche encore mieux avec une police OpenType).

5. Et le fameux alignement optique des marges (réglage désactivé par défaut, gros consommateur de puissance aussi) : InDesign analyse la surface occupée aux abords des talus (à gauche et à droite) pour l'ensemble d'un bloc-texte. Les simples lettres, les signes de ponctuation mais aussi les lettrines sont donc affectées par ce réglage (qui est réglable en points). C'est historiquement plus une technique de scribe que d'imprimeur (quoique Gutenberg l'ai appliquée) : bien trop difficile à faire au plomb.

Voilà, j'espère n'avoir rien oublié (quelqu'un à une correction ?). Tout
ça pour dire que j'ai un peu de mal à croire qu'un opérateur (à
compétence égale dans les deux logiciels), avec les outils
supplémentaires qu'InDesign met à disposition, ne puisse pas obtenir
mieux avec InDesign qu'avec XPress.

Cordialement,

--
Thomas Linard