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Message :  Féminisation, etc.

(Thierry Bouche) - Mercredi 10 Novembre 2004
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Subject:     Féminisation, etc.
Date:    Wed, 10 Nov 2004 13:08:20 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Le mardi 9 novembre 2004 vers 22:49:26, Philippe MICHEL écrivait :


P> Pour prendre le problème à l'envers : le français utilise le masculin
P> comme genre neutre (à défaut d'un vrai neutre comme dans les langues 
P> germaniques)

non, le français n'a pas de neutre. C'est probablement là où, justement,
la théorie de la colonisation des esprits de J. Melot a une chance de
pouvoir expliquer le phénomène : on assiste à la volonté désespérée de
calquer le neutre de l'anglais dans une langue qui n'a pas cette notion.

Le français a une règle : le masculin est générique (ça n'en fait pas un
neutre). Si j'écris à plusieurs personnes dont je ne connais ni le genre
ni le sexe, j'écris « Messieurs » ; si j'accorde un adjectif avec une
liste de mots dont un seul est masculin, c'est au masculin, car le
masculin endosse ce rôle de générique. C'est un fait arbitraire, on peut
s'amuser à prendre le féminin à la place, mais le fond du problème, qui
n'en est pas un, ne sera évacué qu'en changeant de langue.

La bêtise des constructions supposées étaler la possible existence de
femmes englobée dans un terme générique repose sur une profonde
méconnaissance de la langue, et on aime rarement ce qu'on ne maîtrise
pas, on prend même un certain plaisir à le détruire (notez que ce « le »
s'applique ici à « la langue »).

Quant à la place des femmes dans le monde du travail, et singulièrement
à l'université, je ne peux qu'être d'accord avec la réponse de Jacques
Melot : il faut voir que c'est peut-être l'un des endroits au monde où
les critères de recrutement sont les plus transparents et les plus
pragmatiques, surtout en maths, la discipline la moins féminisée : on ne
s'intéresse qu'à la performance intellectuelle et au dynamisme. Mais,
précisément, le type même de performance recherchée a été défini par des
hommes, et les moteurs qui conduisent à faire ce métier (le goût de la
gloriole, du défi, de la compétition gratuite) sont rares chez les
femmes. La parité est une absurdité, heureusement que l'égalité n'est
pas la parité quantitative, ni l'identité qualitative !


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Cordialement,
 Thierry