Oui - Ouï

[stukskebaron@xxxxxxxxx]

Thierry Bouche écrivait ce vendredi 27 mai 2005 (12:42:13 +0200), en réponse à Jean-François Roberts (27 mai 2005 vers 08:16:50) :

***
>  JF> Vu que "ouïe" (le sens de l'audition) se prononce exactement comme "oui", 
>  il
>  JF> n'y a aucune raison de prononcer "ouï" (participe du verbe "ouïr") 
>  autrement
>  JF> que ces deux mots (/wi/).
>  
>  j'ai cru comprendre que certains se posaient la question au niveau des
>  phonèmes. Il est possible que l'un soit [wi] et l'autre [u·i] et que la
>  prononciation mange la différence. Par exemple, en Dauphiné, aïe se
>  prononce [a·i] (et même plutôt a-ÿ, d'ailleurs : diérèse et i long).
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Pour moi (liégeois), la prononciation est très distincte, et bien traduite par l'orthographe : 

Oui se disant /wi/ (la même prononciatio que dans le très belge /c(ou)wisse/, au lieu de cuisse)
Une forme plus populaire étant /(ou)-w-é/, le i étant alors atone voire tirant vers les é ou è.

Ouï, /ou-ï/ (les deux voyelles bien séparées) et parfois /ou-(w)-i/ (dans ce cas, le ou est toujours distinct mais relié par une légère semi-voyelle, forme qui me paraît plus populaire)
(Remarquons que pour moi c'est aussi, avec les deux mêmes variantes, la prononciation du prénom Louis.)

Ouïe /ou-îî/ (avec un i très long) ou /ou-(w)-îî. 

Dans certaines régions plus aux marches de la francité, se conservent des traits distinctifs disparus ailleurs. 
Pensons par exemple à l'affirmatif namurois O-y-îîî (o-y-îîî), correspondant assez bien à la notation traditionnelle oïl.

? Je serais tenté d'ajouter, à l'intention des plus péremptoires, que quelqu'un qui entend mal ne peut bien parler, et si on parle mal, on risque de ne pas bien écrire. 
Par contre, croire qu'on peut écrire comme on parle est une illusion. Parler comme un livre est à peine plus acceptable.