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Message : Re: [typo] Fonte renaissance

(fmichaud76-public) - Mardi 10 Janvier 2006
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Subject:    Re: [typo] Fonte renaissance
Date:    Tue, 10 Jan 2006 10:45:00 +0100 (CET)
From:    <fmichaud76-public@xxxxxxxx>

Bonjour,
 
La proposition d'inclure les caractères de la Pléïade dans l'Unicode était une très bonne idée, à mon avis, mais malheureusement incomplète. Ces caractères n'ont pas été très employés, même à leur époque, à l'exception des ouvrages des auteurs de ladite Pléïade et de quelques autres. La diffusion est donc restée marginale.
 
Par contre, dès le début de l'imprimerie, les fondeurs de caractères ont utilisé de nombreux caractères devenus maintenant désuets et qui servaient à abréger des groupes de lettres. Malheureusement, aucune fonte (ni l'Unicode à fortiori) ne reprend ces caractères (sauf quelque uns utilisés maintenant à d'autres fins).
 
Ces caractères étaient systématiquement utilisés depuis les premiers ouvrages imprimés par Gutemberg au XVe, jusqu'au XVIIe. Ils n'étaient toutefois pas considérés comme des éléments de la langue française dans les ouvrages de grammaire et d'orthographe du XVIe : ils n'étaient que des artifices de compositeurs pour justifier les lignes.
 
On trouve en première place les voyelles tildées utilisées jusqu'au milieu du XVIIIe ((celle marqués d'un * sont "unicodées") :
a-tilde (*)
e-tilde
i-tilde
o-tilde (*)
u-tilde
ces caractères servaient à abréger respectivement les doublets : am/an, em/en, im/in, om/on, un/um.
 
Ensuite des consonnes tildées et barrées (dans la jambe) (utilisées jusqu'au début du XVIIe) :
n-tilde (pour [neu] : ex. Seigñr = Seigneur) (*)
p-tilde (pour [pre] : [~p]mier = premier)
p-barré (pour [par] : [p\]fait = parfait)
q-tilde (pour [que] : [~q]l[~q] = quelque)
q-barré (pour [qui] : [q/] veut = qui veut)
r-tilde (pour [tre] avec élision de la voyelle qui précède : n[~r]e = notre, l[~r]e = lettre) 
 
La cédile associée au p (cédille accrochée à gauche de la jambe, partant de la liaison inférieure de la panse avec la jambe) :
p-cédille (pour [pro] : [,p]pre = propre)
 
Enfin, le 9 en exposant servait a abréger [us] en finale : no[9] = nous, utilisé jusqu'au début du XVIIe.
 
Ces abréviations proviennent des abréviations employées par les copistes dans les textes latins essentiellement. En latin, les significations sont légèrement différentes, et les caractères abréviatifs plus nombreux (usage des accents circonflexes, aigus et graves par exemple). La fonte 1550 ne reprend que les caractères abréviatifs utilisés dans la langue française : il fallait bien s'imposer une limite !
 
Bref, il y a de quoi soutenir un ensemble plus vaste de caractères dans une nouvelle proposition à l'Unicode, sachant que TOUS les imprimeurs français les ont utilisés pendant au moins un siècle et demie depuis Gutemberg (il suffit d'aller faire un tour à Gallica pour s'en rendre compte de visu) ! Tout éditeur moderne sérieux qui voudra reproduire ces ouvrages - sans faire de scan - aura un jour ou l'autre besoin de ces caractères.
 
A+
 
Frédéric

Patrick Andries <patrick@xxxxxxxxxxx> a écrit :
Jef Tombeur a écrit :

>Il fallait bien sûr comprendre « ce n'est pas si _in_intéressant,
>ces histoires de car. médiévaux »
>
>
>
>
>>>À suivre en privé pour ne pas alourdir cette liste !
>>>
>>>
>>écrivait Jacques André
>>
>>Sinon, ce n'est pas si intéressant, ces histoires de
>>caractères médiévaux.
>>Et je remercie l'auteur de la police de l'avoir faite.
>>
>>
>>
>
>
>
>
>
Avec plusieurs collègues dont Jacques André, nous avions commencé à
faire une proposition à l'ISO
pour demander l'addition de caractères de la Renaissance.

Ce qui nous a le plus empêchés de le faire était l'absence d'application
concrète : quel éditeur voudrait utiliser ces caractères, sous quelles
formes? Pourquoi ne pas transcrire en orthographe moderne? Pourquoi
numériser sous la vieille forme et ne pas fournir simplement un
fac-similé? Nous avions déjà limité notre première proposition à ce qui
nous paraissait faire consensus et être assurément des caractères et non
des glyphes. Nous avions écrit à Champion qui venait de publier en
format électronique l'Encyclopédie d'Yverdon en conservant (au choix)
les vieilles formes d'époque, mais n'avions pas reçu de réponse.

Si vous connaissez un éditeur qui veut utiliser ces vieux caractères, je
serai ravi de pouvoir prendre contact avec celui-ci pour déterminer si
son emploi justifierait le codage de caractères supplémentaires dans
Unicode.


P. A.







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