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Message : Re: [typo] les XV

(Jacques Melot) - Mardi 09 Octobre 2007
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Subject:    Re: [typo] les XV
Date:    Tue, 9 Oct 2007 14:32:19 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] les XV
 Le 9/10/07, à 14:12 +0200, nous recevions de sylvain.bergerot@xxxxxxx :

Pourquoi ? Pour faire une erreur !?
Je cite « Orthotypographie » :
« En français, les chiffres romains ne peuvent être utilisés que dans
l?_expression_ de nombres ordinaux (ou assimilables à des ordinaux) : VIe
arrondissement, xxe siècle, Louis XIV (le quatorzième), tome V (cinquième
tome), MDCL (la mille six cent cinquantième année après la naissance du
Christ), etc.
Écrire ?XV de France?, ?rugby à XV?, ?jeu à XIII? est une faute grave, car ce
quinze et ce treize sont définitivement cardinaux. »

[J. M.]   Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une faute « grave » et il faut envisager, au moins dans un premier temps, qu'il puisse s'agit de quelque chose qu'on pourrait considérer comme ayant échappé à la règle rappelée ci-dessus. Normalement on devrait parler du « Quinze de France » en l'écrivant ainsi (48 000 occurrences dans Google). Pas besoin de longues explications pour se convaincre que cette écriture au long est devenue ou deviendrait vite pesante pour les rédacteurs des journaux sportifs, d'où la tentation d'abréger en écrivant « 15 de France », ce qui engendre quelque réticence chez le professionnel habitué à écrire des textes qui seront imprimés. On peut donc se demander si le remplacement de 15 par XV ne constitue une sorte de concession - peu réfléchie - au bien écrire : il est si facile d'oublier la cardinalité. D'autre part, les chiffres romains sont aisément ressentis comme une sorte de majuscule des chiffres arabes - plus rarement utilisés, ils sont perçus comme plus nobles. Peut-être cette manière d'écrire finira-t-il par être consignée comme un usage admissible. Après tout, lorsqu'on parle d'usage, cela sous-entend fréquemment un écart aux règles. Souvent, les usages qui se sont imposés ont commencé par être des pratiques déviantes et donc susceptibles d'être critiquées.

   Quoi qu'il en soit, cette façon d'abréger reste discutable, car elle entraîne, par continuité, des dérives, cette fois difficilement acceptables. En effet, l'usage large de « XV de France » a pour effet pervers des écritures telles que « le rugby à XV » (203 000 occurrences dans Google !). Il est donc raisonnable de déconseiller le remplacement de quinze par XV dans les textes destinés à être imprimés.

   J. M.